Chalghoumi, l'imam qui dérange l'islam de France
Les représentants du Conseil français du culte musulman (CFCM) – composé notamment de membres du Rassemblement des musulmans de France (RMF), de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), de la Grande Mosquée de Paris, et de l'ancien président du CFCM – avaient rendez-vous jeudi matin à la Grande Mosquée de Paris. Ils devaient notamment évoquer leur réponse aux conclusions du sondage publié dans Le Monde qui indique que 60 % des personnes interrogées estiment que l'islam est incompatible avec les valeurs républicaines.
Mais, très vite, le débat a changé d'objet. En cause, les initiatives d'« autoflagellation » lancées par le controversé – au sein de la communauté des pratiquants – imam Hassen Chalghoumi. Celui qui est souvent présenté comme l'imam de Drancy se lance à partir du 9 juillet dans un tour d'Europe pour prier et commémorer les victimes du terrorisme. « Lui comme les 60 imams qui l'accompagnent sont des imams sans mosquée, peste Abdallah Zekri, représentant de la Grande Mosquée de Paris au CFCM. Nous condamnons très vigoureusement les attentats terroristes. Nous n'avons pas attendu Chalghoumi pour dénoncer ceux qui manipulent l'islam à des fins politiques et terroristes. Nous avons multiplié les initiatives et le dialogue interreligieux. Le pape François nous a félicités pour nos différentes actions. »
Fiche Sirène
Plus que Chalghoumi, c'est la personnalité de l'argentier de son projet qui inquiète le CFCM. Le Syrien Mohamed Izzat Khatab, président de La Syrie pour tous, a levé les fonds pour organiser la tournée européenne des imams. Lors de l'iftar – la fête marquant la fin du mois de jeûne du ramadan – organisé dans les Salons Hoche dans le 8e arrondissement de Paris en présence du président de la République Emmanuel Macron, il s'était vu interdire l'entrée en raison de ses antécédents judiciaires. Condamné en Suisse pour diverses escroqueries, il fait également l'objet d'une fiche Sirène qui signale ses déplacements au sein de l'espace Schengen. Sous François Hollande, l'Élysée lui avait largement ouvert ses portes. Lepoint