Chavirement d’une pirogue au large de Mbour: les inquiétudes de l’AJMS: « l’heure est grave »

26 - Octobre - 2020

L’Association des Journalistes en Migration et Sécurité(AJMS) dit apprendre avec » consternation » le chavirement d’une pirogue au large de de Mbour et qui avait à son bord plus de cent (100) candidats à l’émigration irrégulière. Ces jeunes en provenance des quartiers de Pikine à Saint Louis, qui voulaient se rendre en Espagne se sont noyés suite à un incendie qui s’est déclaré à bord de la pirogue. Cinquante une (51) personnes ont été secourues par Marine nationale, plusieurs victimes seraient enregistrées.

« Après avoir présenté ses sincères condoléances aux familles des disparus, l’AJMS tient à dénoncer, encore une fois, l’inaction de l’Etat du Sénégal face à la détresse de la jeunesse qui, face au manque de perspective, risque sa vie dans la grande bleue de la Méditerranée. Ce naufrage est d’autant plus dramatique que la plupart de ces victimes sont des pêcheurs. Ce qui pose la problématique de la gestion de nos ressources halieutiques par les autorités. En effet, depuis plusieurs mois, les acteurs de la pêche artisanale ne cessent d’alerter sur les conséquences néfastes de l’octroi des licences aux bateaux étrangers », dénonce le communiqué parvenu à la rédaction. Le président Daouda Gbaya et ses camarades de se demander « comment un secteur qui emploie 17% de la population peut-il être sacrifié au profit des chalutiers étrangers qui, on le sait, ne respectent aucune norme en matière de pêche industrielle ? ».

« Le ministre de la Pêche, Alioune Ndoye, a beau nier les accusations de l’Ong Green peace, mais les faits restent têtus », dénonce le document qui ajoute qu’il est urgent que le président de la République, Macky Sall monte au créneau et rassure les jeunes désœuvrés. « Car, l’heure est grave ».

Toutefois, l’AJMS ne saurait dédouaner les familles par rapport à ce phénomène appelé «Barssa ou Barsaq ». « Osons le dire, une part de responsabilité revient aux familles de ces candidats à l’émigration. En effet, la plupart des jeunes qui prennent les embarcations de fortune obtiennent la « bénédiction» de leurs parents. Sous l’influence des pesanteurs sociales, certaines mères de familles n’hésitent pas à financer l’aventure périlleuse de leurs progénitures à la quête d’un hypothétique El dorado. A ces parents, nous leur demandons de prendre conscience des risques que leurs enfants encourent. Car, rien ne vaut de mourir dans certaines conditions ».

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