CHERTE DES BILLETS D’AIR SENEGAL : DES SENEGALAIS FRANCE RECLAMENT CORSAIR
La création de la compagnie nationale Air Sénégal avait suscité moult espoir chez les Sénégalais de l’extérieur, à l’arrivée que de désillusions. « On pensait que les billets allaient être abordables avec Air Sénégal, mais on se rend compte que la compagnie nationale est en train de presser les Sénégalais de l’extérieur comme du citron », peste AÏssatou Diop, qui dit avoir dépensé une fortune pour acheter son billet et celui de son fils.
En cette période estivale, les tarifs des billets ont littéralement explosé, il faut débourser parfois plus de deux mille euros par personne. Et comme les Sénégalais voyagent souvent en famille, la note devient fortement salée. « J’ai deux mois de vacances, mais je suis bloqué à Paris, les billets sont chers, on demande parfois quatre mille euros. C’est du racket », s’énerve Samba Guiro, coordinateur de la section Apr de Saint-Ouen. « Nous réclamons Corsair, c’était plus abordable. Nous sommes vraiment fatigués », a-t-il ajouté. Un point de vue largement partagé par des Sénégalais de France.
En juin dernier, le roi du Maroc avait ordonné à la compagnie aérienne nationale de réduire drastiquement les tarifs des billets pour faciliter le retour des familles marocaines. Message reçu cinq sur cinq par Royal Air Maroc (RAM) qui, dès le dimanche 13 juin mettait en ligne des tarifs débutant à 97 euros par personne pour un aller-retour depuis la France, renseignent plusieurs journaux .
"Nous devons travailler tous ensemble pour faire du Maroc cet été, le Maroc du nationalisme, le Maroc de la solidarité et le Maroc de l’espoir" a expliqué le chef du gouvernement Saad Dine El Otmani. Dans la foulée, il a rappelé la place particulière des Marocains résidant à l'étranger dans l'économie du pays.
En demandant à la RAM de réduire ses tarifs moyennant une aide d'Etat de 240 millions d'euros, les autorités marocaines disent miser sur le fait que leurs compatriotes de l’extérieur vont dépenser de l'argent au pays et faire tourner l'économie.
« Les autorités marocaines ont fait preuve d’intelligence, les nôtres doivent suivre la voie qu’elles ont tracée », estime Moussa Diop qui a lui aussi acheté chèrement son billet.
Cheikh Sidou SYLLA