COMMÉMORATION DU 17E ANNIVERSAIRE DU JOOLA: LES FAMILLES RÉCLAMENT ENCORE LE RENFLOUEMENT DU NAVIRE

26 - Septembre - 2019

Le renflouement du navire resté dans les profondeurs de l’océan a été encore l’une des principales revendications, formulées ce jeudi au port de Ziguinchor, à l’occasion de la 17e cérémonie de commémoration, par les familles des victimes du bateau le Joola qui avait chaviré le 26 septembre 2002, au large des côtes gambiennes avec plus près de 2 000 passagers à bord. Le bilan officiel de cette tragédie faisait état de 1861 morts dont la majorité était des étudiants et des élèves, originaires de la Casamance. Les familles demandent à l’Etat du Sénégal le renflouement de ce navire pour leur permettre de faire le deuil qui, selon elles, ne saurait se faire sans cette condition..

Selon Ely Bernard Diatta, membre de l’association des familles des victimes, ces dernières réclament encore ce qu’elles ont toujours réclamé car le traumatisme est en train de les dévorer à petit feu. C’est pour raison que les familles ont choisi cette année le thème ‘’18 ans de souffrances’’. Ce qui est, à son avis, une matière pour les parents des victimes de montrer aux autorités de l’Etat combien de fois leur souffrance est grande.
‘’La particularité de cette commémoration a été choisie par les orphelins eux-mêmes. Ils ont d’abord choisi comme thème 18 ans de souffrance. Le thème est en rapport avec ce qui s’est passé depuis le jour du naufrage. Depuis 17 ans, nous formulons les mêmes revendications, à savoir la vérité qui n’est pas encore dite sur le joola, la justice qui n’a pas été faite, la prise en charge psycho-sociale parce que nous avons de sérieux problèmes avec le traumatisme, nous avons aussi le renflouement de l’épave et le mémorial musée du bateau le Joola. Ces différentes revendications sont toujours d’actualité’’, a-t-il indiqué soulignant que le décret portant construction du musée est signé par l’autorité, il ne reste que le démarrage des travaux de la construction,
Dans la même foulée, Ely Diatta relève que les 900 orphelins de cette tragédie n’ont pas bénéficié jusque-là la prise en charge conformément à la loi votée qui stipule que tous les 1 500 orphelins devraient être pris en charge. Aussi, les familles réclament une réparation en rétro-activant cette loi pour que tous les orphelins en jouissent.
‘’Les 900 orphelins n’ont pas été pris en charge jusque là, malgré le vote de la loi qui prend en charge les 1500 orphelins. Nous attendons une rétro-cation par rapport à cette loi et que tous les orphelins du Joola soient vraiment pris en charge’’, mentionne t-il.
Et de poursuivre : ‘’Quand on parle du renflouement de l’épave, certains nous disent que ce n’est pas la peine, alors que nous en avons besoin. Je tiens à souligner une chose, quand vous n’êtes pas touché par un évènement, vous ne pourrez pas savoir comment les gens souffrent, ce qu’ils ressentent exactement. C’est à travers le Joola que j’ai compris l’importance du cimetière. Mourir et être enterré dans un cimetière, c’est une grâce divine que nos parents, nos enfants et autres n’ont pas eue. Si vous avez un parent enterré dans un cimetière, si vous avez envie de le voir, vous savez exactement où il se trouve. Vous allez au cimetière et faire des prières pour lui. Si vous avez envie de pleurer, vous pleurez et çà, sa vous soigne. C’est ce qu’on n’a pas nous les familles des victimes du Joola parce que les corps de nos parents sont toujours dans l’océan’’, confie t-il.

Il souligne que le traumatisme est en train de faire des ravages au sein des familles qui ont perdu beaucoup de membres dans la tragédie. Il note à ce sujet que ces familles sont toutes malades et que cette maladie se déclare sous plusieurs formes. A son avis, à chaque fois que les familles des victimes extériorisent leurs souffrances, les gens commentent autrement. ‘’Laisser des gens dans l’eau depuis 18 ans, je pense que çà doit faire réfléchir et de ce point de vue, nous attendons une politique plus affirmée de la part des responsables de l’Etat’’.
A signaler qu’on a noté une très forte présence d’orphelins à l’occasion de cette 17e commémoration de cette tragédie qui a eu lieu au port de Ziguinchor d’où était parti le navire le 26 septembre 2002 sans jamais arriver à destination.

Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

07 - Mai - 2024

Gratuité de la dialyse au Sénégal : un véritable sac à nœud

Depuis quelques jours, la dialyse est citée dans les dossiers épinglés dans les rapports de l’Ofnac concernant la gestion des fonds Covid et cie. Une prise en charge...

06 - Mai - 2024

Carnage foncier à la nouvelle ville de Thiès : Les premières révélations de l'enquête démasque de gros bonnets comme Idrissa Seck ou Youssou Ndour

Lors de sa visite à Mbour 4, le Président Faye s’était indigné de voir des noms d’hommes politiques dans cette assiette foncière....

04 - Mai - 2024

PARIS 2024 : LA COLERE DES PROCHES DU MALIEN AMARA DIOUMASSY, MORT SUR LE CHANTIER DU BASSIN D’AUSTERLITZ

Anne Hidalgo, maire de Paris, a inauguré l'immense chantier du bassin d'Austerlitz, jeudi 2 mai. Cet ouvrage colossal doit permettre le stockage des eaux pluviales et usées avant...

03 - Mai - 2024

Blanchiment de capitaux : 200 milliards F CFA de la drogue cachés dans des projets immobiliers

Le Président Bassirou Diomaye Faye s’attaque à la gestion foncière de l’ancien régime. D’après WalfQuotidien, les irrégularités...

03 - Mai - 2024

Carnage foncier dans les départements de Dakar, Thiès et Mbour : et pourtant l’Ofnac avait sonné l’alerte depuis 2020

Malgré la sonnette d’alarme tirée depuis plus de quatre ans sur la situation du carnage foncier qui a eu cours dans les régions de Dakar, Thiès, Mbour, les...