Commémoration le 11 novembre 2016 à Chasselay en l’honneur des soldats africains
La commémoration au Tata de Chasselay a lieu chaque année le 11 novembre pour que les Africains et Français méditent ensemble sur les journées de massacre des 19 et 20 juin 1940 dans les alentours de Lyon. Cette commémoration est organisée par le Collectif Africa 50 Lyon et l’association « Les Amis de la Présence Africaine Lyon », afin d’honorer les soldats africains morts en 1940, chargés de ralentir l’offensive allemande contre la France et qui ont été massacrés par les nazis. Peu à peu, l'histoire précise la portée de ces évènements.
Le « Tata sénégalais de Chasselay », c’est l’actuel nom de l’édifice, est un lieu unique en son genre en France qui a été édifié à l’initiative de Jean Marchiani (1894-1969), ancien combattant de 1914-1918 et en 1938, Directeur de l'Office départemental des mutilés anciens combattants et victimes de guerre du département du Rhône. C’est une nécropole nationale, un lieu de commémoration situé au Nord de Lyon, sur la commune de Chasselay dans le Rhône.
Au lendemain des massacres des 19 et 20 juin 1940, aux limites des communes « Les Chères » et « Chasselay » à proximité de Lyon, Jean Marchiani organise le regroupement des cadavres inhumés à la hâte un peu partout et envisage de créer un cimetière particulier qui commémorerait « l'héroïsme militaire, l'honneur africain et la barbarie nazie ». Son initiative est freinée de toute part puisque les Allemands avaient déclaré les corps massacrés « interdits de sépulture » et c'est sur ses propres fonds qu'il achète un terrain à proximité du lieu où a eu le massacre. Il y fait regrouper, après identification, 188 corps pour la plupart des tirailleurs africains tombés au combat. Le « Tata », au bout de deux années de travaux, est inauguré le 8 Novembre 1942, le jour même du débarquement des forces américaines et britanniques en Afrique du Nord, et solennellement honoré le 24 Septembre 1944. L'édifice est un enclos de couleur ocre qui évoque les chaleurs africaines et le sang répandu par les Noirs aux côtés des Blancs sur le sol de la Métropole. Les pieux qui hérissent le seuil et les tours d'angle rappellent l'héroïque défense des redoutes et le respect dû aux morts. Les configurations des stèles conviennent aux deux religions pratiquées par les tirailleurs. Noble, originale et magnifique sépulture offerte à ceux qui en étaient délibérément privés, devenue un lieu cher aux Africains de toute ethnie et désormais ressortissants de pays indépendants.
« Dormez en paix, Morts vivants dans notre âme... par vous, l'Afrique a acquis le droit de vivre sur la base de l'égalité des Hommes, des Races, des Peuples... » - Ouezzin COULIBALY, Député de Côte d’Ivoire, le 20 juillet 1947 à l’inauguration.
Pour se rendre à Chasselay deux cars sont mis à disposition à l’ancienne Gare des Brotteaux à Lyon (2€ aller-retour). Le rendez-vous est fixé 9h 30 (départ impératif à 9h45).
Abdou SONKO
Président des Amis de la Présence Africaine Lyon
