CONFERENCE GENERALE DE L’UNESCO : CE QU’IL FAUT RETENIR DU DISCOURS DE MAMADOU TALLA
C’est le contraire qui aurait été une surprise. La crise de la pandémie du Covid-19, son impact sur le secteur de l’éducation et les stratégies de résilience mises en place les Etats étaient au cœur des discours des différentes délégations à la 41ème session de la Conférence générale de l’Unesco, à Paris. Le ministre de l’Education nationale, qui a conduit la délégation sénégalaise, n’a pas dérogé à la tendance générale. Mamadou Talla, qui s’est adressé à l’assemblée jeudi 11 novembre, a en effet mis en exergue les « initiatives innovantes » prise par le Sénégal avec l’appui de l’UNESCO « pour atténuer les effets néfastes de la crise, renforcer sa résilience et assurer la continuité pédagogique dans les institutions scolaires et universitaires ».
A l’en croire, ces « solutions énergiques » produites par le Sénégal s’inscrivent dans l’ordre normal des choses d’autant que « l’atteinte des Objectifs de Développement durable a toujours constitué un enjeu majeur de la politique du Sénégal sous l’impulsion de son Excellence Monsieur Macky Sall, Président de la République », a-t-il expliqué.
« Dans le domaine de l’éducation en particulier, avec l’ODD4, il a fait montre d’un volontarisme salutaire, en réitérant son engagement à maintenir le niveau de financement du secteur de l’Education au-delà du seuil de 20% », a argumenté le ministre de l’Education nationale.
Et pour illustrer le « processus constant de renforcement du système éducatif » sénégalais, Mamadou Talla a porté à la connaissance de l’assistance deux chantiers « majeurs ».
« Pour le premier, il s’est agi d’exploiter les potentialités du numérique avec l’initiative + Apprendre à la maison +, visant à trouver une solution à la fermeture des écoles, par la mise en place du projet pour le développement du télé-enseignement (PROMET), afin de formaliser davantage la stratégie et mieux assurer le renouveau de l’école sénégalaise.
Le second chantier, a-t-il poursuivi, a porté sur le renforcement de l’inclusion et l’amélioration de l’équité par une meilleure prise en compte de la dimension genre, l’utilisation des langues nationales dans les apprentissages, le déploiement des pôles d’éducation scientifique appelés LINEQ (Lycées d’Intégration nationale pour l’Equité et la Qualité) et enfin, récemment, la mise en place des classes préparatoires aux grandes écoles. »
Si ces « initiatives ont permis, entre autres, de renforcer l’inclusion et la qualité de l’école et d’enclencher une dynamique continue de performance et de réussite dans notre système éducatif », Mamadou Talla a toutefois noté que « des efforts restent à faire pour nous assurer de la réalisation d’une éducation de qualité pour tous d’ici 2030 ».
Chef de la délégation sénégalaise, Mamadou Talla s’est fait aussi le porte-parole du ministère de la Culture et de la Communication. C’est dans cette optique qu’il a évoqué les efforts consentis par le Sénégal pour préserver « notre patrimoine, durement affecté par la pandémie », mais aussi pour lutter « contre les trafics illicites de biens culturels ». « A ce propos, le Sénégal a mis en place un dispositif juridique spécifique pour juguler le fléau du trafic illicite de biens culturels », a précisé Mamadou Talla.
S’agissant de la protection du patrimoine culturel subaquatique, le chef de la délégation sénégalaise a informé l’assemblée de la récente réalisation par le Sénégal d’« un premier inventaire des vestiges immergés au large de Gorée et de Dakar . L’inventaire sera poursuivi tout au long de la façade atlantique jusqu’à île historique de Carabane, au Sud du Sénégal », a-t-il ajouté.
Mamadou Talla a également tenu à inviter les pays membres de l’Unesco à participer au 9ème Forum mondial de l’eau qui aura lieu en mars 2022, à Dakar sur le thème : « La sécurité de l’eau pour la paix et le développement durable. »
Cheikh Sidou SYLLA