CORONAVIRUS AU SENEGAL : MACKY PREND DES MESURES IMPORTANTES, MAIS LA COM’ BAT DE L’AILE
Le président s’est adressé à la nation samedi 14 mars, sur la situation de l’épidémie du Coronavirus au Sénégal. Macky Sall a, à cette occasion, annoncé une série de mesures pour lutter contre la propagation de la maladie.
Après les importantes mesures qu’ils ont prises, se pose la question de la prise de conscience. Les spécialistes de l’éducation le disent souvent : l’apprentissage est le produit de la prise de conscience de l’apprenant. Autrement dit, c’est quand l’élève prend conscience des limites de ses représentations sur une question, qu’il accède au savoir. Cette théorie peut, à notre avis, être aussi opératoire dans la lutte contre le coronavirus. En effet, si les Sénégalais prennent conscience de la dangerosité de cette épidémie, ils suivront les mesures barrières recommandées par les techniciens de la santé pour freiner sa propagation, mais surtout pour rompre la chaîne de transmission. Malheureusement, c’est là que se trouve l’inquiétude au Sénégal. Malgré les ravages que le Covid-19 est en train de faire dans les quatre coins du monde, chez nous, beaucoup sont encore dans le déni ou préfèrent se réfugier derrière les prières de leurs marabouts respectifs.
Dans un pays pauvre comme le Sénégal, sans infrastructures sanitaires suffisantes, la prise de conscience de la dangerosité de la maladie, l’adoption des mesures d’hygiène, le respect des mesures prises par les autorités sont les seules voies de salut pour venir à bout de cette maladie. A condition, toutefois, que l’autorité mette l’accent sur une bonne communication, mais aussi qu’elle sévisse énergiquement quand des personnes irresponsables contreviennent aux mesures qui sont prises.
La bonne communication, disais-je, consisterait à mettre en place une approche pédagogique qui pourrait conduire les populations à remettre en cause leurs représentations sur la maladie. La vulgarisation des mesures barrières, si elle est nécessaire, ne suffit pas pour susciter une prise de conscience.
Cheikh Sidou SYLLA
