CORONAVIRUS : L’INQUIETANT BRICOLAGE DU MINISTRE DE LA SANTE ET DE L’ACTION SOCIALE, ABDOULAYE DIOUF SARR

L'épidémie de coronavirus 2019-nCoV a fait son premier mort hors des frontières de la Chine, aux Philippines précisément. On apprend aussi que beaucoup de pays ont décidé la fermeture de leurs frontières aux personnes en provenance du territoire chinois, épicentre de l’épidémie. Pendant ce temps, le ministre de la Santé et de l’Action sociale a visiblement fait le choix du bricolage dans sa gestion de cette maladie qui a fini d’installer la peur dans les quatre coins du monde. En effet, Abdoulaye Diouf Sarr n’a visiblement pas compris que la simple prise de température à la descente d’un avion n’est pas une mesure suffisante pour s’assurer que le passager en provenance de Chine n’est pas malade.
Comme pour confirmer ce qui vient d’être dit, une étudiante sénégalaise, en provenance de Chine a confié à Senego, son inquiétude par rapport à ce bricolage, à l’aéroport Blaise Diagne. « Je suis rentrée au Sénégal à bord de l’avion où il y a avait plus de cinquante Chinois. Aucune mesure sévère n’a été prise alors qu’il est de mise qu’on doit mettre en quarantaine toutes les personnes qui reviennent de la Chine, a-t-elle déploré. Le virus est tué à 56° de température, alors que le corps humain ne peut dépasser plus de 40°. Et comme la maladie commence à faire effet à partir de quatorze jours, a-t-elle expliqué, on devait nous mettre en quarantaine durant cette période pour essayer de déceler si le virus est en nous ou pas. Mais tout le monde a fondu dans la nature. J’ai été obligée d’être suivie à Fann par un médecin tous les jours pour m’assurer de mon bien-être. C’est cela notre inquiétude, pour ceux qui vivent au Sénégal. »
Deux autres Sénégalais qui se trouvent présentement en Chine, à Wuhan précisément, se sont aussi confiés à Sénégo. « On se porte bien, mais ce qu’il faut savoir, on peut être contaminé, rien qu’en parlant avec quelqu’un qui a déjà le virus, ont-ils d’abord expliqué. Mais le plus grave, ont-ils poursuivi, ce sont les Chinois et d’autres personnes qui rallient le Sénégal sans qu’on ne les garde en quarantaine, c’est cela le danger pour le Sénégal. Les autorités n’ont rien préparé. Que peuvent faire des caméras thermiques si on ne les met pas en quarantaine », se sont interrogés les deux Sénégalais.
Leurs inquiétudes sont d’autant plus fondées que la mise en quarantaine est manifestement la meilleure solution pour contenir la propagation de cette épidémie. C’est justement ce que fait la France, pays dont l’expérience dans la gestion des crises de cette nature n’est plus à démontrer. Dans un premier temps, elle avait rapatrié 180 personnes, option (le rapatriement) qui n’est visiblement pas à l’ordre du jour pour les autorités sénégalaises. Dès leur arrivée, ces Français ont été placés à l’isolement pour 14 jours. Les premiers tests médicaux réalisés sur eux, par mesure de précaution contre le coronavirus, sont négatifs, a annoncé ce dimanche, le secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la Santé, Adrien Taquet, lors d'un point de presse à Aix-en-Provence.
Ce dimanche matin, un deuxième avion, à bord duquel ont embarqué quelque 250 Français et Européens a décollé de Wuhan, épicentre de l'épidémie. Les étrangers, dont "beaucoup d'Européens", seront "ramenés pour la majeure partie d'entre eux dans leur pays d'origine immédiatement après l'arrivée", a indiqué le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur RTL. S’agissant des Français, ils rejoindront les 180 personnes arrivées de Wuhan vendredi, a précisé la préfecture des Bouches-du-Rhône. Ils seront pris en charge dans le centre de vacances de Carry-le-Rouet, une station balnéaire proche de Marseille.
Cette mesure de précaution (isolement) prise par les autorités françaises est d’autant plus salutaire qu’elle constitue un moyen éprouvé pour endiguer l’épidémie. S'enrichir de l'expérience des autres pour sauver la vie de ses concitoyens, cela devrait aller de soi!
Cheikh Sidou SYLLA