Coronavirus : la Chine admet des «lacunes» dans son système de santé

09 - Mai - 2020

La Chine a admis samedi 9 mai que le Covid-19 avait révélé des «lacunes» dans son système de santé et de prévention des maladies infectieuses, des propos qui interviennent sur fond de critiques du président américain Donald Trump.

Le pays a été le premier touché par l'épidémie fin 2019. La grande ville de Wuhan (centre), où a été détecté le nouveau coronavirus, avait été particulièrement meurtrie. Le début de la crise y a été dur: soignants confrontés à une maladie alors inconnue, hôpitaux surchargés contraints de refuser des patients, tests indisponibles, malades non détectés ou encore manque de matériel.

Plusieurs médecins de Wuhan qui avaient donné l'alerte sur l'apparition d'un nouveau virus avaient également été interrogés par la police et accusés de propager «des rumeurs».

«La lutte contre l'épidémie de Covid-19 aura été un grand test pour le système et les capacités de gouvernance du pays», a concédé samedi Li Bin, le vice-ministre chinois de la Santé. «Elle a également révélé que la Chine avait encore des lacunes dans ses systèmes et mécanismes de prévention et de contrôle des grandes épidémies et dans son système de santé publique», a-t-il souligné lors d'une conférence de presse à Pékin.

Réponse mondiale
Le président Xi Jinping avait déjà utilisé le même vocabulaire en février. Mais les propos de samedi interviennent au moment où les Etats-Unis reprochent à Pékin d'avoir dissimulé des informations et d'avoir mal géré la crise.

«Ça aurait pu être arrêté en Chine», a notamment affirmé cette semaine Donald Trump en parlant de l'épidémie.

Pékin déclare avoir rapidement partagé avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et d'autres pays toutes les données à sa disposition. Le vice-ministre de la Santé a évoqué plusieurs pistes pour améliorer le système de santé chinois, dont la création d'un «commandement centralisé, unifié et efficace».

Il a également évoqué une meilleure utilisation de l'intelligence artificielle et des mégadonnées («big data») pour anticiper les épidémies. Pékin a dit vendredi soutenir la création d'une commission sous l'égide de l'OMS afin d'évaluer «la réponse mondiale» au Covid-19, mais uniquement «après la fin de l'épidémie».

avec AFP

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