CORONAVIRUS : LES PRIÈRES DU VENDREDI 20, UNE IRRESPONSABILITÉ AFFLIGEANTE (PAR DR DIA IBRAHIMA)

22 - Mars - 2020

En ces temps de pandémie résultant de la propagation du CORONAVIRUS (COVID-19) qui nous impose un climat d’apocalypse suspendue, il est regrettable d’entendre et de voir que des foyers religieux références ont bravé l’arrêté d’interdiction de rassemblements collectifs. De TOUBA à MÉDINA BAYE en passant à YOFF, THIES et PIKINE, l’organisation de grandes prières du vendredi est non seulement un défi adressé à l’autorité de l’ETAT, mais il s’agit d’une posture idéologique très dangereuse pour les nombreux fidèles irrationnellement obéissant.
Le combat contre le COVID-19 doit être extirpé de toute approche idéologique religieuse ou politique : il s’agit d’une question de santé publique.
Ce qui s’est passé dans les foyers religieux précités est le résultat de conseillers illuminés à la recherche du BUZZ au gré d’un particularisme malsain. A quoi bon de chercher la singularité quand le simple bon sens en appelle à l’unisson pour combattre un péril qui se ramifie de jour en jour.
Qu’on ne s’y trompe pas, quand des temples de lieux SAINTS, des berceaux religieux comme la MECQUE et MÉDINE ferment leurs portes pour protéger les populations, quand les livres sacrés des trois religions monothéistes préconisent des alternatives en de telles circonstances pandémiques, organiser des prières collectives relève purement et simplement d’une inconscience dramatique.
En de telles circonstances, les autorités religieuses pourraient simplement rappeler aux fidèles qu’Allah est partout. Il est omniprésent : pas besoin de se rassembler pour prier. Dans le Coran, tout autant que les deux autres livres sacrés (Bible et la Torah), il est dit qu'un soupir suffit pour que l'esprit saint intercède pour nous auprès de Dieu (Le Grand Architecte de l’Univers). Notre père, le respectueux Oustaz Aliou SALL l’avait rappelé dans son dernier audio. A Allah ce qui est à Allah et à Macky SAll ce qui est à Macky SAll.

Une telle posture s’inscrit non seulement à contrecourant des exigences morales du temps, mais à la marge des prescriptions des instances sanitaires internationales. Où sont les fondamentaux chers à MAME AHMADOU BAMBA, à MAME IBRAHIMA NIASSE, et autres de leur acabit, eux qui furent les premiers à prendre part aux débats et/ou fléaux de leur époque, amorçant ainsi une dynamique positive.
Avec 57 cas officiellement déclarés positifs, le Sénégal est le premier pays de l’Afrique de l’Ouest en termes de propagation du virus. Donc, force est de constater que le fléau s’est solidement installé dans nos contrées, seules l’unité, la solidarité et surtout la discipline, nous permettra de le vaincre avec courage, sérénité et raison gardée.
Convient-il de le rappeler, si de telles mesures sont prises par les autorités sanitaires, au niveau mondial, régional, sous régional et national, c’est pour préserver une valeur inestimable : la vie humaine, mise à l’épreuve du COVID-19. Dans cet esprit, l’interdiction de tout contact humain, surtout les rassemblements, la réduction déplacements sur l’ensemble du territoire, est un impératif absolu qui résulte de l’ordre public sanitaire.
Dans la vie d’une NATION, il y a des moments, la cause et l’enjeu transcendent les appartenances politiques, religieuse, voire idéologiques. Par ce truchement, elle nous invite à respecter l’autorité absolue de l’Etat, seule institution qui au sens de la Loi fondamentale (La CONSTITUTION) demeure garante de notre bien-être au sens général du terme. Dès lors, l’unité nationale est une exigence de l’ordre public sanitaire.
Le Sénégal est une République indivisible, à l’exception des dispositions catégorielles, les dispositions légales et réglementaires ont vocation à régir l’ensemble des comportements. Dans cette optique, les normes régissant l’organisation de la vie sociale s’imposent à tous, de surcroît en période de péril absolu. Les mesures prises pour circonscrire le périmètre de ramification endémique du CORONAVIRUS s’imposent à tous. Il n’y a pas de supers citoyens, ni de citoyen entièrement à part. Nous sommes toutes et tous des citoyens à part entière.
Il s’agit de la vie de bon nombre de nos compatriotes, surtout les plus vulnérables, l’enjeu est grand, l’heure est grave. On a un devoir d’action citoyenne, de responsabilité au sens Senghorien, analogue à un civisme universel.
Alors, respectons scrupuleusement les préconisations des autorités sanitaires, le devoir de protection de notre personne et celle de nos proches, de nos concitoyens nous-y invite.
Rappel gestes barrières : Se laver régulièrement les mains, utiliser des mouchoirs à usage unique pour se moucher, puis les jeter dans une poubelle, éternuer ou tousser dans le pli du coude, porter un masque chirurgical lorsque l’on est malade, nettoyer régulièrement les surfaces et objets qui peuvent être contaminés (téléphones portables, poignées de porte, interrupteurs…, aérer son logement, ne pas se serrer la main, ni se faire la bise.
NB : Mention spéciale aux agents de la santé qui, comme nos soldats, demeurent nos héros des temps modernes : BRAVO à eux !
Dr. DIA IBRAHIMA
Président de l’Antenne Française de la Fondation SENGHOR
(AFFS).

 

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