COVID19/ÉDUCATION : DANS LE DISCOURS DES AUTORITÉS ON ENTEND QUE : « IL FAUT SAUVER L'ANNÉE, IL FAUT SAUVER L'ANNÉE ». MAIS QUAND EST-CE QU'ILS VONT PENSER À SAUVER L'AVENIR ? (Par Pape Abdoulaye TOURÉ)

07 - Juin - 2020


Depuis que l'État a pris la décision de rouvrir les écoles, on entend toujours cette phrase dans le discours des autorités : « IL FAUT SAUVER L'ANNÉE ».
Moi personnellement, je dis oui, il faut sauver l'année académique si les conditions peuvent être réunies.

Mais mon souci c'est que je n’ai jamais entendu les autorités se prononcer sur la question à savoir comment sauver l'avenir des jeunes à travers une éducation et un enseignement supérieur de qualité ?

De nos jours, nul n'est sans savoir que notre système éducatif et notre enseignement supérieur ne sont pas de bonne qualité et pourtant on en parle que très rarement.

Pourquoi pas s'interroger sur les abris provisoires parce que le Sénégal compte plus de 6 600 abris provisoire au 21ème siècle. Ce qui est inexplicable et ceci ne rime pas avec un système éducatif de qualité. Le taux d'échec au baccalauréat s'élève à plus de 65% sans compter le gab des enseignants surtout dans les zones les plus reculées du pays.

Au 21ème siècle, en 2020, si vous prenez 100 sénégalais, plus de 54/100 n'ont jamais fréquenté l'école parce que 54% des Sénégalais sont des analphabètes dont 62% de femmes.

Voici la réalité dont se trouve notre système éducatif sans oublier le continue des programmes scolaires qui ne répondent pas à nos réalités. Parce que nos élèves connaissent mieux Victor Hugo que Mamadou DIA ou Cheikh Anta DIOP, Hitler que Cheikh Ahmadou BAMBA, nos élèves connaissent mieux les réalités de l'économie française ou allemande que les soubassements de notre économie.

C'est pourquoi chaque élève, chaque parents d'élèves, chaque étudiant bref chaque citoyen soucieux du devenir de notre pays, doit se lever pour exiger une large réflexion sur notre système éducatif qui ne permet pas aux jeunes de s'enraciner et de se spécialiser à partir de la 3ème secondaire.

Si nous prenons maintenant l'enseignement supérieur, vous allez constater d'énormes difficultés liées au bon fonctionnement de ce secteur.

Primo, le niveau d'accès à l'enseignement supérieur est trop faible dans notre pays et pourtant on aspire à émerger avec un taux d'accès à l'enseignement supérieur qui est à moins de 11,22%, là où le seuil requis est de 50% pour un pays qui aspire à devenir émergent. Ainsi, ce taux est encore faible en comparaison avec d’autres pays africains comme l’Afrique du Sud (19,78%), la Tunisie (32,58), Maurice (38,84) ou encore des pays émergents tels que la Malaisie (44,12%) et le Brésil (50,6%).

C'est ce qui fait d'ailleurs que notre pays ne compte que près de 162 635 étudiants pour 16 millions d’habitants. Alors que La France compte 2,7 millions d’étudiants pour 67 millions d’habitants. Il faut ainsi multiplier l’effectif actuel des étudiants du Sénégal par 4 pour atteindre le ratio de la France et par 6 pour celui des USA. Le Sénégal est à 0.8 sur 2 selon le barème de l’UNESCO en termes de populations en âge d’accéder à l’enseignement supérieur.
En clair, l’enseignement supérieur sénégalais devrait compter 300 000 étudiants sur les 15 millions d’habitants en 2018 ce qui n'est pas le cas.

L'importance de l'accès à l'enseignement c'est que ça permet de créer une masse critique qui permet de produire des "personnels qualifiés et compétents pour assurer le développement d'un pays."

Aujourd'hui, nos universités publiques sont constituées à plus de 70 % de facultés de Lettres et n’offrent aucune perspective professionnelle directe en dehors de la fonction publique, déjà en nombre pléthorique. Plus grave le niveau de l’étudiant baisse à vue d’œil. Certains étudiants en « master » non seulement n’ont jamais fait un quelconque stage en entreprise, et n’ont aucune compétence, mais ont un niveau inférieur à celui qu’ils avaient en classe de Terminale. En atteste une phrase correcte qu’ils n’arrivent plus à faire.
Pape Abdoulaye TOURÉ, étudiant à la FSJP (UCAD).

 

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