Crise depuis plus de dix ans à Panapress : Le collectif des employés interpellent le régime du président Bassirou Diomaye Faye
L’année 2024 va s’achever dans le découragement et l'amertume pour les employés et anciens
employés de Panapress car la revendication principale qu’ils ont posé, à savoir le paiement de
plusieurs années d’arriérés de salaire, continue à être ignorée par le Directeur général de l’agence,
Babacar Fall, qui fait comme si de rien n’était. Nous venons encore pousser un cri de détresse et de
douleur pour que les autorités de ce pays nous entendent et espérons que l’année qui s’annonce
verra la fin de la souffrance des employés de la Pana qui n’a que trop duré.
Puisque nous avons épuisé tous les voies de recours auprès des instances de médiation et d’arbitrage
— Inspection du travail, Haut conseil du dialogue social, ministère des Affaires étrangères — qui
n’ont pas fait suite à nos requêtes, nous venons encore une fois interpeller le président de la
République et le Premier ministre sur notre situation car l’État sénégalais a octroyé à la Pana un
accord de siège, un statut diplomatique et des locaux, d’autant plus que statutairement le ministère
de Communication représente le Sénégal au Conseil d’administration de Panapress.
Ce communiqué des employés de l’Agence panafricaine d’information fait suite à d’autres qui
avaient été publiés pour informer, alerter et dénoncer des décennies de dysfonctionnements et
d’ambigüité afin de solliciter l’assistance de l’État sénégalais dans la recherche d’une solution
définitive et pérenne à la crise multiforme qui frappe l’institution et qui se caractérise notamment
par le non paiement de plus de quatre (4) années d’arriérés de salaire que réclament les employés en
grève illimitée. Cette présente communication intervient dans un contexte particulier lié au secteur
des médias et qui concerne donc Panapress, ses employés et anciens employés.
Récemment le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a lancé un
processus pour dresser la liste des entreprises de presse en règle et officiellement reconnues par
l’État sénégalais. Qu’en est t-il de Panapress ??? Soulignons au passage que Panapress reçoit une
subvention annuelle – différente de l’aide à la presse – de l’État sénégalais. D’ailleurs, nous posons la
question à savoir si les nouvelles autorités continuent toujours à verser ces fonds à Panapress. Est-ce
qu’une entreprise de presse, quoiqu’internationale, a le droit de devoir plus de quatre (4) années de
salaires a ses employés et continuer ses activités comme si de rien n’était ? Est-ce que Panapress
peut faire fi de la convention collective qui régit les entreprises de presse, notamment en ce qui
concerne la grille salariale, les avancements, etc. Est-ce qu’elle peut avoir le droit d’employer un
personnel pendant plus de dix (10) années sans des contrats valables ? Est-ce que le directeur de
Panapress, Babacar Fall, a le droit de licencier illégalement et abusivement tous les membres du
bureau du collecif des employés juste parce qu’ils ont exigé d’être payés ? Est-ce qu’il a le droit
d’empêcher la mise en place d’une section syndicale dans l’entreprise ?
La méthode de gestion et de règlement de crise de M. Babacar Fall est très simple : silence, mépris,
mesures de rétorsion et de représailles envers les représentants du personnel, cela a toujours
marché parce qu’il avait des complices et des protections de personnes proches ou au sein de
l’ancien régime. Par ailleurs, lors d’un communiqué précédent nous avions même informé l’opinion
qu’en octobre 2018, le Président du conseil d’administration d’alors, décédé depuis juin 2020, nous
avait informé de la décision officielle du Conseil d’administration qui stipulait que ce Directeur
général devenait intérimaire pendant une période de transition d’une année et serait remplacé. Quid
du statut juridique de Panapress qui se présente tantôt comme une organisation internationale
jouissant du statut diplomatique et tantôt comme une structure privée.
Le 24 septembre 2024, disparaissait à Dakar le professeur Amadou Makhtar Mbow. Les hommages
ont fusé de partout. Rappellons que c’est dans le cadre de la mise en œuvre du concept du Nouvel
ordre mondial de l’information et de la communication (NOMIC) que le projet — longtemps porté
par l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) — d’une agence panafricaine d’information et de
communication pour et par tous les africains prit forme, comme l’avaient toujours rêvé les pères
fondateurs des indépendances du continent, que naquit la PANA (Pan African News Agency) qui
deviendra Panapress plus tard. Les premiers moments furent prometteux, mais hélas, quelques
années après l’agence subissait les répercussions d’une mauvaise gestion, nébuleuse, personnalisée
qui se poursuit.
Les hautes autorités du Sénégal ont rendu un vibrant hommage au professeur Amadou Makhtar
Mbow lors de sa disparition, mais hommage ne saurait être plus grand que celui de la réhabilitation
et de la sauvegarde de l’outil d’information et de communication continental auquel il a
fortement oeuvré à la mise en place et qui est depuis longtemps entre des mains indélicates.
Par ailleurs, les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024 se sont soldées par un quasi
renouvellement de l’Assemblée Nationale et nous espérons que les nouveaux députés qui, pour la
plupart, ont fait le vœux de promouvoir la transparence et le redressement des torts poseront le
problème de Panapress lors des débats. Nous les invitons vivement à demander à ce que la lumière
soit faite sur le cas Panapress par le biais de questions écrites ou orales.
NOUS RECLAMONS NOS ARRIÉRÉS DE SALAIRE
SAUVONS PANAPRESS !