Crise du secteur de l’éducation – La lettre de Bougane Guèye à Macky Sall :”Vos enfants vous parlent monsieur le Président !”

01 - Février - 2022

« La répétition est pédagogique» soutiennent les enseignants. Je leur emprunte la formule pour justifier la voie épistolaire choisie pour vous parler à nouveau. En 2022, vous avez décidé d’allouer plus de 636 milliards au secteur de l’éducation. On devrait applaudir! Mais, il se pose à moi, au lendemain de l’anniversaire de la mort de l’étudiant Balla Gaye, une seule question : qu’est-ce qui explique la grève tantôt perlée, tantôt généralisée des enseignants ?

Monsieur le Président de la République,
J’ai du mal à comprendre. Pourquoi la pacification tant souhaitée de l’espace scolaire tarde à se réaliser ? Il est vrai, me rétorquerez-vous, que vous avez enrôlé 8100 nouveaux enseignants cette année mais pourquoi la tutelle snobe ceux qui étaient en exercice ?

Ils vous réclament plus de 100 milliards que vous refusez de payer, ne serait-ce que par tranche, depuis 2017! Le contexte électoral de cette année, associé à vos choix fluctuants de gouvernements pré et post élections, fait craindre le pire. Je n’ose pas penser que vous, produit du système éducatif sénégalais, accepterez une année blanche. Le spectre de l’année blanche est soutenu par le silence méprisable du ministre de tutelle, qui s’oppose à l’ouverture de dialogue avec les organisations d’enseignants, obligées de dérouler leurs plans d’actions.

Monsieur le Président de la République,
J’ai du mal à comprendre. Comment peut-on ignorer les complaintes légitimes de plus de 100 000 enseignants ? Des prêts DMC à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, en passant par le recrutement de certaines promotions de la Fastef, le cas des décisionnaires, la question de la rémunération et le non-respect des accords de 2018, entre autres, la liste des revendications est longue comme la somnolence du ministre de tutelle.

Monsieur le Président de la République,
L’éducation est une question sérieuse. Elle ne doit ni dépendre du contexte politique ni de l’agenda électoral. J’ai été fier de voir des potaches déclencher la semaine dernière, une grève pour réclamer la reprise des cours. Leur attitude citoyenne doit vous pousser à instruire vos collaborateurs à se pencher sur la plateforme des syndicats d’enseignantes, avant que l’irréparable ne se produise.

Que ce soit autour du bol de riz de Maréme ou autour du ministre de l’Education nationale, l’essentiel est de sauver l’école plutôt que l’année, par des enseignements de qualité, fussent-ils tenus dans des abris provisoires.

Monsieur le Président de la République,
L’heure est grave et le temps précieux. Prenez le taureau par les cornes pendant qu’il est encore temps. Si demain, vous relevez une collusion entre les différentes forces vives de la nation autour de la plateforme des enseignants, ne criez pas au scandale ou à la politisation de la question.

Dakar, le 1er Février 2022

Bougane Guèye Dany
Président de la coalition Gueum Sa Bopp

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

20 - Août - 2024

Ziguinchor -musée-mémorial national “le Joola” : La mise en service prévue le 26 septembre

Le musée mémorial national ”Le Joola”, construit à Ziguinchor (sud) sur les berges du fleuve Casamance, sera mis en service le 26 septembre prochain, date...

20 - Août - 2024

Serigne Mountakha au Président Diomaye : « Je vais vous accompagner dans votre mission »

Touba a réservé un accueil chaleureux au président de la République, Bassirou Diomaye Faye, lors de sa visite préparatoire au Magal ce lundi. Le Khalife...

20 - Août - 2024

Trafic international de drogue: La bonne nouvelle pour le fils d'Idrissa Seck

Pape Abdoulaye SECK est libre depuis ce lundi. Le fils de l’ancien Premier ministre, qui a été arrêté en mai dernier dans l’affaire des 22 kilogrammes de...

20 - Août - 2024

Autorisation légale d’exercice : Le CNRA donne un délai de 30 jours aux éditeurs, distributeurs et diffuseurs

C'est un secret de polichinelle, beaucoup de médias sénégalais sont en danger. Leur disparition du paysage médiatique est quasi-irréversible. Et cela, à...

20 - Août - 2024

Transports : "le Sénégal perd annuellement 900 milliards de FCFA, soit 6% de son PIB en raison des dysfonctionnements"

Le ministre des Infrastructures, des Transports aériens et terrestres, Malick Ndiaye, a lancé un appel pressant ce lundi 19 août à Diamniadio, lors de l'ouverture du...