Dans ce Mois des Femmes, au nom de quelle Démocratie doit- on bafouer les Droits des Femmes au Sénégal ? (Par Aliou Ndaw Fall)

17 - Mars - 2021


La Déclaration et le Programme d’action de Beijing de 1995 constituent un programme ambitieux en faveur de l’autonomisation des femmes. Aujourd’hui encore, il représente le cadre de politique mondiale et le plan d’action le plus complet. C’est aussi une source courante d’orientation, d’inspiration pour instaurer l’égalité des sexes et les droits humains des femmes et des filles, partout dans le monde. Le Programme d’action couvre 12 sujets de préoccupation essentiels parmi lesquels : les Violence faites aux Femmes.
189 États membres des Nations Unies, dont le Sénégal, avaient convenu de prendre des mesures couvrant tous ces aspects. La Déclaration s’engage fermement à respecter l’égalité des droits des femmes et à mettre fin à la discrimination. N’oublions pas que les droits des femmes et des filles sont aussi des droits humains (droits de l’homme). Les femmes et les filles doivent pouvoir bénéficier du plein exercice de tous leurs droits humains dans l’égalité et d’être à l’abri de toutes les formes de discrimination. Le Programme d’action donne un ancrage solide à la réalisation de l’égalité des sexes dans le cadre des droits humains et établit clairement la responsabilité des États dans l’accomplissement des engagements pris. Bien avant la Déclaration de Beijing, les gouvernements successifs du Sénégal, la société civile et les autres parties prenantes ont fait beaucoup d’efforts pour éliminer la discrimination contre les femmes et les filles, et pour instaurer l’égalité dans tous les aspects de la vie, dans les espaces publics et privés.
L’histoire du Sénégal nous enseigne que le fil de la résistance nationale au Sénégal a été tenu d’un bout à l’autre par des femmes et qu’elles ont été de tout temps au cœur de la politique dans l’espace social sénégalais. Au nord, c’est la reine du Walao, Ndaté Yalla Mbodj, qui a ouvert la confrontation avec le général Faidherbe : la première force de résistance que le colonisateur français a eu à affronter en 1855, avait donc à sa tête une femme. Et c’est Aline Sitoe Diata, Prêtresse de Casamance, qui l’a clôturée au sud, pour avoir été la dernière résistante déportée. Sans oublier si j’ose dire, les Saintes Dames (Mame Fawade Wélé, Mame Diarra Bousso, Mame Astou Diankha, Mame Coumba Ndoye) entre autres, qui ont donné au Sénégal, de grandes figures religieuses connues et respectées au-delà même de nos frontières. Suite à la lettre de protestation de Lamine Gueye en date du 17 janvier 1945, le 1er juillet de la même année, les femmes votent pour la première fois au Sénégal. Et lors des élections municipales, deux femmes seront élues pour la première fois dans l’histoire du Sénégal. Madame Caroline Faye 1ere Député femme au Sénégal 1963/1978. Avec Madame Maimouna Kane, toutes les deux sont nommées ministres de la

République le 15 mars 1978 dans le gouvernement Abdou DiouF. « En concevant la Stratégie Nationale pour l’Egalité et l’Equité de Genre, le Sénégal cherche à consolider et à amplifier les acquis jusque-là engrangés pour se positionner au peloton de tête des pays où la femme jouit de toute sa dignité, de tous ses droits, de tout son statut et d’une existence plus juste et plus équitable vis-à-vis des hommes. C’est pourquoi, je fonde beaucoup d’espoir sur ce document » Président Abdoulaye WADE. Depuis la prise du pouvoir par le président Macky SALL, concernant les faits saillants en faveur des droits des femmes on peut citer :
-Loi n°03/2013 de 2013 sur la nationalité donnant des droits égaux aux femmes et aux hommes dans la transmission de la nationalité ;
-Mise en place du Comité technique de révision des normes discriminatoires à l’égard des femmes ;
-Mise en place du Projet d’Appui à la Stratégie Nationale pour l’Equité et l’Egalité de Genre (PASNEEG) qui vise l’opérationnalisation de la stratégie de lutte contre les discriminations et la violence basée sur le genre.
-L’existence d’une Stratégie Nationale d’Equité et d’Egalité de Genres (SNEEG) ; -La mise en œuvre de plans d’action de lutte contre les Mutilations Génitales Féminines(MGF).
C’est dire que les lois à caractère discriminatoire ont été supprimées, des initiatives de lutte contre les violences et les pratiques préjudiciables infligées aux femmes et aux filles sont en cours. Aujourd’hui plus que jamais, au moment où la Communauté internationale exige des mesures urgentes et soutenues, pour transformer les structures, les institutions et les normes économiques, politiques et sociales, qui freinent l’avancée de l’égalité des sexes, le Sénégal devrait-il ramer à contre- courant Comment comprendre qu’un citoyen sénégalais, prétendant à la Magistrature Suprême, arrivé 3eme lors de la présidentielle de février 2019, un Député du peuple de surcroit, soit si amnésique pour se singulariser des lois et règlements de la République ? Monsieur Ousmane SONKO reste un justiciable sénégalais au même titre que Mademoiselle Adji SARR qui l’accuse de viol. Aucun citoyen n’est au-dessus de la loi et le rôle du gouvernement est d’en assurer le respect. L’Etat du Sénégal encore moins, Monsieur le Président de la République, n’est en rien concerné par cette affaire purement privée puisqu’il s’agit d’un différend entre deux citoyens sénégalais, si ce n’est veiller à l’application de la loi dans l’intérêt de ces deux justiciables sénégalais ? Malheureusement dans notre pays, l’opposition et la société civile ont tendance à croire que les droits de l’Homme ne concernent que la politique. Vêtu à tort ou à raison du manteau de chef de l’opposition, monsieur Ousmane SONKO, a foulé au pied les lois de la république, lesquelles lois lui ont permis d’être Député en 2017 et d’être candidat à la dernière présidentielle de février 2019. Lors de la prestation de serment du

président Macky SALL, "En vous renouvelant leur confiance, vos concitoyens ont pour le moins validé votre bilan et adhéré à votre projet de société", déclarait le président du Conseil constitutionnel, monsieur Pape Oumar Sakho. En effet, c’est le peuple souverain qui se charge de réguler notre démocratie. Aucune révolution, aucune insurrection ne saurait prospérer en lieu et place de la démocratie sénégalaise vécue depuis Thierno Souleymane Balle.
Aliou Ndao FALL
Secrétaire National chargé de la Diaspora Membre du SEN

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