Date de la présidentielle de 2024 : les conclusions du dialogue remises au président Macky Sall le 4 mars

29 - Février - 2024

Ziguinchor est l’une des régions très éprouvée et affectée par les manifestations sociopolitiques qui ont secoué le pays entre mars 2021 et juin 2023 et même récemment courant févier 2024. Une quinzaine de morts, de jeunes manifestants tués par balles, Bignona et Ziguinchor ont payé un lourd tribut à cette crise politique. La loi d’amnistie en gestation plonge déjà les parents et proches des victimes de ces manifestations dans le désarroi total. Révoltés, meurtris, ils s’expliquent difficilement la pertinence d’une telle loi.

Et lorsque Malick Mansal (oncle du jeune Ibrahima Goudiaby tué en juin dernier lors des manifestations à Ziguinchor) évoque la question, c’est pour exprimer toute sa désolation sur cette loi. «Nous n’avons pas encore fini de pleurer notre enfant tué qu’on nous sert une loi pour effacer ces crimes. Jusque-là rien. L’enquête n’a encore rien déterminé. Pire, aucune autorité n’est venue pour nous présenter des condoléances», s’offusque M. Mansal.

Même symphonie pour un autre parent d’une autre victime. Youssouf Sano, le père de Lamine Sano tué à Ziguinchor, est catégorique : «Nous ne comptons pas sur ce régime pour élucider ces crimes. Mon fils a été lâchement tué par balle, ici, à Ziguinchor. A 25 ans, il est parti à la fleur de l’âge. Et là, on nous parle d’amnestie pour faire table rase sur tout. C’est impitoyable», se désole le père Sano qui dit n’avoir aucun espoir quant au blocage de cette loi à l’Assemblée nationale. «Nous savons que cette loi va passer, comme lettre a la poste, à l’assemblée nationale. Car la majorité va voter cette loi sans se soucier des victimes», martèle-t-il.

Partagées entre révolte et désolation, les familles des victimes de ces manifestations ne cachent pas leur amertume, face à ce qu’elles qualifient de loi regrettable. «Cette loi d’amnistie pouvait prospérer si elle ne concernait pas les crimes commis sur des jeunes innocents qui n’avaient que le seul tort de sortir manifester pour éviter que leur avenir soit sceller par des décisions malheureuses…», peste Malick Mansal.

Le plus grand décompte macabre de ces manifestations de mars 2021, malheureusement, a été fait à Ziguinchor. Rien que dans la commune de Ziguinchor, dix (10) jeunes ont péri dans ces manifestations sociopolitiques qui ont également engendré des morts à Bignona. Dans la capitale du Fogny justement, cinq (05) jeunes sont morts entre 2021 et 2023.

A cela s’ajoute de nombreux dégâts matériels, des écoles saccagées et incendiées dans la commune de Ziguinchor, des stations à essence vandalisées, des maisons attaquées ; l’amplitude de dégâts à été très élevée à Ziguinchor et sa région. Et dans ce contexte de vote de loi d’amnistie, des voix discordantes continuent de résonner dan cette partie sud où les parents des jeunes tués lors des manifestations sont abasourdis et déçus par le triste sort qui a été réservé à leurs proches qui ont péri dans ces manifestations.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

25 - Avril - 2024

Sénégal : Une machine dernière génération pour les malades du cancer bientôt disponible

Bonne nouvelle pour les patients atteints du cancer. Au courant de cette année 2024, le Sénégal va recevoir sa première machine hybride (TEMP-TDM ou SPECT-CT)...

24 - Avril - 2024

Palais : Diomaye Faye reçoit les secrétaires généraux des organisations syndicales représentatives

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye a reçu ce mardi 23 avril 2024 les secrétaires généraux des organisations syndicales...

24 - Avril - 2024

Réduction du cout de la vie, création d’emplois… : le secteur privé et l’Etat cogitent pour trouver la meilleure approche

La réduction du coût de la vie, un des défis majeurs et grande préoccupation du nouveau président de la République Bassirou Diomaye Faye a...

24 - Avril - 2024

Publication du rapport annuel 2024 d’Amnesty international : Le régime de l’ancien président Macky Sall épinglé

Le rapport annuel (2024) d’Amensty international sur la situation des droits de l’homme au Sénégal en 2023, qui sera publié aujourd’hui, mercredi 24 avril,...

24 - Avril - 2024

PR MARY TEUW NIANE, VOUS PERMETTEZ…(PAR IBRAHIMA THIAM)

La thèse avancée par le Pr Mary Teuw Niane, suggérant que la laïcité est un concept étranger à la culture sénégalaise, peut être...