DÉCÈS DU KHALIFE GÉNÉRAL DU "FOULADOU" : LES FIDÈLES DÉNONCENT L’INDIFFÉRENCE DU GOUVERNEMENT SÉNÉGALAIS

08 - Décembre - 2022

Le Khalife général du Fouladou, Thierno Amadou Baldé, a été rappelé à Dieu, ce mardi matin, à Médinatul Huda (Vélingara). Il a été inhumé le même jour. Le marabout Thierno Ahmadou Seydou Baldé est décrit comme un chef religieux humble et trop effacé. Une fois devant lui, c'est sa simplicité qui va vous impressionner. Humble dans ses discours, il a toujours invité ses fidèles au travail et à la discipline. Les fidèles de cette communauté dénoncent l’indifférence du régime de Macky Sall, qui n’a même pas présenté ses condoléances. Mao Baldé, responsable politique dans la région de Kolda et proche de la famille religieuse a dénoncé certains agissements du régime de Macky Sall contre cette partie du Sénégal.

« Le Sénégal est-il réellement un État de droit ?

Hier, ce sont des milliers de personnes venant de partout du Sénégal et de la sous-région qui ont accompagné le vénéré Khalife général du Fouladou Thierno Amadou Saydou Baldé dans sa dernière demeure. Que le tout puissant l'accueille dans son paradis céleste...Amine. Cependant, il nous a été donné de constater l'absence injustifiée des autorités étatiques qu’elles soient locales ou nationales. Devant cet état de fait, nous nous sommes posé cette question à savoir pourquoi nous populations du Fouladou ne bénéficions pas du même traitement que le reste des Sénégalais quand une telle situation se présente ?
Et pourtant, j'entends souvent dire que le Sénégal est une république qui a un Etat qui l'administre et qui est bien dit dans le préambule de notre constitution : "...le respect et la consolidation d'un Etat de droit dans lequel l'Etat et les citoyens sont soumis aux mêmes normes juridiques sous le contrôle d'une justice indépendante et impartiale". Elle définit la République du Sénégal, aux termes de l'article premier de la constitution comme "Laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d'origine, de race, de sexe, de religion (…)" Alors si ce n'est pas l'origine qu'est-ce qui peut expliquer cette inégalité et cette partialité devant la loi ? Car jusqu'à preuve du contraire nous considérons que nous partageons tous les autres critères avec le reste des Sénégalais. Et sur ce nous tenons à rappeler qu’aucune force étatique ou autre ne pourra nous faire renier notre appartenance à cette digne communauté que le tout puissant a bénie en nous envoyant, à un moment de notre existence, ce guide éclairé qui s'est opposé et combattu cet état de fait avec dignité en renonçant tout privilège de ce bas monde jusqu'à la fin de ses jours.

Rappel des faits

Thierno a trouvé qu'on a changé systématiquement les prénoms et noms des gens de sa communauté et vous savez tous l'importance du nom de famille dans nos sociétés africaines, car on situe et identifie une personne de par son nom. Étant un grand intellectuel et considérant que cela était en porte à faux avec notre loi fondamentale, il l'a refusé, décrié et combattu. Allez à Médina Houda vous trouverez des milliers de personnes qui en sont victimes, il suffit de voir leurs pièces d'identifications.
D'autres faits liés aux aspects culturels et religieux allant dans le sens d'effacer tout repère dans la conscience collective de nos populations avec la complicité de l'état du Sénégal d'une manière très active. En choisissant nos élus en nommant à des postes de responsabilités à des fils ce de terroir qui n'ont pas le courage de s'affirmer, car craignant d'être relevé au prochain conseil des ministres. Les quelques rares cadres qui ont osé s'affirmer sont démis ou laissés en rade. Durant toute sa vie, l'Etat l’a persécuté refusant de reconnaître sa Ziarra comme événement national à l'image de ce qui se passe partout. Et il était parmi les rares chefs religieux dont les disciples et toute sa communauté s'acquittent de l'impôt régulièrement (vérifier au trésor public de Vélingara) et au retour il ne bénéficie de rien du tout, aucun appui même une simple reconnaissance...Et pourtant il ne s’en est jamais plaint.

La fermeture des cimetières

'Nous ne pouvons pas ne pas rappeler un fait inédit que l'Etat du Sénégal vient de lui imposer par la force en déployant toutes les légions de gendarmerie du sud pour venir fermer les cimetières ou nos morts étaient enterrés, après que les premiers cimetières furent déclarés remplis. Et pourtant il y a déjà une quarantaine de personnes qui y sont enterrées. L'état a produit de faux rapports disant qu'il y avait des tuyaux de la SDE et de la Senelec qui y passent ce qui est archi-faux. Malheureusement, c'est avec le régime de Macky Sall qu'il subit plus d'injustice de la part de l'Etat. Ces faits ne sont qu'à titre d'exemples. Nous terminerons pour dire que la voie tracée par Thierno sera suivie par tous les Fouladoucounda et nul ne pourra nous détourner de ce chemin qu'il a parachevé, car il a bien assuré sa relève avant de nous quitter. Il nous disait souvent :" Ne soyez des sujets de personne ; soyez des humains et restez des humains parmi les humains avec respect et détermination". Cela devient un contrat moral entre lui et tout Fouladoucounda. Nous reviendrons d’une manière plus exhaustive sur toutes les injustices et humiliations que l'état du Sénégal continue de faire subir à nos populations avec la complicité des nôtres. »

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