DECLARATION DE LA PLATEFORME DES FEMMES POUR LA PAIX EN CASAMANCE
Notre pays le Sénégal est de nouveau en proie avec les démons de la violence. On déplore plusieurs victimes, pour la plupart des jeunes à Ziguinchor et à Dakar. Cette situation intervient au moment où nous n’avons pas encore fini de pleurer les pertes en vies humaines des précédents heurts de juin 2023.
La région de Ziguinchor, singulièrement la commune du même nom se trouve de fait bloquée et isolée du reste du pays. Pire, la cohésion sociale que nous travaillons à rétablir et à consolider dans le cadre de nos activités de recherche de paix est aujourd’hui sérieusement menacée. Des localités érigent des blocus contre d’autres avec parfois des menaces de mort. La trajectoire actuelle que prend le pays risque de détruire tous les efforts consentis pour bâtir le vivre ensemble particulièrement dans une Casamance qui tente de se relever d’un conflit vieux de plus de quarante années.
Au regard de tout ce qui suit, Il apparait clairement aujourd’hui que cette situation constitue une menace sérieuse à l’effort pour la paix menée jusque-là en Casamance et qui suscite un espoir chez les populations. Elle demeure tout de même un fardeau pour les femmes, maillons essentiels de l’économie obligées à suspendre leurs activités.
Nous, membres de la Plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance (PFPC),
- Conscientes de la gravité des événements qui se produisent dans le pays et de leurs conséquences sur le plan social, économique et politique,
- Engagées à préserver l’unité nationale, la libre circulation des personnes et des biens,
- Engagées dans le maintien de la paix, la sécurité et la stabilité sociale,
- Déterminée à préserver les acquis dans la quête de la paix en Casamance,
Présentons nos sincères condoléances aux parents des disparus et au peuple Sénégalais et nous inclinons devant la mémoire des victimes ;
A ceux qui sont atteints physiquement ou moralement ; à ceux dont les biens sont vandalisés, vous avez notre plus grand soutien ;
Dénonçons vigoureusement ces vagues de violences avec toutes leurs conséquences ;
Appelons tous les acteurs à mettre un terme aux discours de haine à travers les réseaux sociaux, certains organes de presse et dans les communautés ;
invitons sans délai les politiques à mettre en avant l’intérêt du pays et celui de leurs concitoyens ;
Encourageons les personnes de bonne volonté à s’engager dans la quête de la stabilité.
La présidente du conseil d’administration
Mme Ndeye Marie Diédhiou