« Des violences commises dans un rassemblement ne peuvent pas être qualifiées d’actes terroristes», rassure Antoine Diome

30 - Juin - 2021

Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, chargé de la Sécurité publique, est revenu en détail sur la réforme du Code pénal et du Code de Procédure pénale, votée vendredi dernier à l’Assemblée Nationale. C’était en marge du comité de pilotage sur la maîtrise des noyages dans les zones de baignade et de traversée par embarcations, une rencontre tenue au ministère de l’Intérieur hier, mardi.

Pour le ministre de l’intérieur, rien n’a changé dans la loi de 2007. Mieux, selon lui, les violences commises lors de rassemblements ne peuvent être qualifiées d’actes terroristes. Une façon certainement pour le gouvernement de calmer davantage le jeu. Après ainsi le Garde Sceaux Me Malick Sall lundi, c’est au tour du ministre de l’Intérieur de rassurer hier, mardi, les citoyens vis-à-vis d’une loi jugée « liberticide » par beaucoup de Sénégalais.
« Il n’y a rien de nouveau par rapport à tout ce versée loi sur le terrorisme. Je voudrais rappeler, à ce niveau, pour ce qui est de la définition des actes terroristes, il ne s’agit pas de qualifier comme on l’entend ou comme on le pense, une activité humaine comme un acte terroriste ; c’est du domaine de la loi qui l’a déjà fait. En regardant la loi du 12 février 2007, il n’y a pas de différence dans la dé- finition avec celle qui a été pro- posée à l’Assemblée nationale le vendredi passé ».

Et, pour rappel, les actes terroristes y sont définis de la manière sui- vante : « Constituent des actes terroristes lorsqu’ils sont com- mis intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective dans un but d’intimider la population, de troubler gravement l’ordre public, le fonctionnement normal d’un gouvernement, d’institutions internationales ou de contraindre ces organisations d’accomplir un acte ou de s’abstenir d’accomplir un acte par la terreur ».

L’article 279-1, dira-t-il dans la foulée, liste les différentes infractions qui, « lorsqu’elles sont commises de cette manière, donnent lieu à la qualification d’actes terroristes. Cela signifie lorsque quelqu’un commet un meurtre, des qui fait le débat au Sénégal. Cette disposition qui fait l’objet de débats passionnants existe dans notre Code pénal depuis 2007. J’invite les uns et les autres à aller revisiter la loi 2007-01 du 12 février 2007 ainsi que la loi 2016-29 du 8 novembre 2016. On se rendra compte que tout ce qui fait l’objet de débats autour de cette question existe déjà dans notre Code pénal. Les seules modifications qu’on a notées sur l’article 279-1 ne concernent ni les rassemblements encore moins les manifestations ». Tels sont les propos du ministre Antoine Diome qui revenait mardi, mardi.

Qui a poursuivi: « pris individuellement, ces actes ne peuvent pas être qualifiés d’actes terroristes. Mais lorsqu’ils sont commis intentionnellement en lien avec une entreprise individuelle ou collective, dans un but d’intimidation ou de troubler gravement le fonctionnement normal des institutions, on est en présence d’actes terroristes ».

Poursuivant, le ministre a fait savoir qu’ « Il y a des infractions prises à part. Ces infractions prises à part, lorsqu’elles sont commises de façon intentionnelle, avec un but de semer la terreur, sont à partir de ce moment, selon le Code pénal, un acte terroriste. Mais, même des violences commises dans un rassemblement ne peuvent pas être qualifiées d’actes terroristes. Et si on revisite la loi, on va s’en rendre compte qu’à partir de l’article 98 du Code pénal et d’autres articles d’ailleurs que ce sont des incriminations qui, de façon permanente, ont toujours existé ».

SUD Quotidien

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

03 - Octobre - 2024

Nécrologie : un hommage national sera rendu à Amadou Makhtar Mbow

Le gouvernement va organiser un hommage national dédié à l’ancien Ministre de l’Education, de la Culture et de la Jeunesse, ancien Député et ancien...

03 - Octobre - 2024

Diffusion de fausses nouvelles : Bougane Gueye Dany en garde à vue

À l'issue de son audition, le président du mouvement Guem SA Bop / Les Diambars, Bougane Gueye Dany, a été placé en garde à vue, selon les...

03 - Octobre - 2024

Thierno Alassane Sall convoqué à la Section de recherches ce jeudi

Le leader du parti République des valeurs est convoqué ce jeudi à 11 heures à la Section de recherches de la Caserne Samba Diery Diallo, pour une audition dans le cadre...

03 - Octobre - 2024

40 voitures vendues à Wade : Ahmed Khalifa Niass annonce une plainte contre Fadilou Keïta et sa mère, Nafi Ngom Keïta

Invité du Grand Jury de la Rfm, dimanche dernier, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc), Fadilou Keïta, évoquant un...

03 - Octobre - 2024

CNRA : Mamadou Oumar Ndiaye nouveau patron

Le Conseil national de Régulation de l’audiovisuel (Cnra) a un nouveau Président. Il s’agit du journaliste Mamadou Oumar Ndiaye. Le président Bassirou Diomaye...