DEUX MÉDECINS ALERTENT SUR L’AMPLEUR DES MALADIES CARDIOVASCULAIRES AU SÉNÉGAL

08 - Octobre - 2020

Les maladies cardiovasculaires entraînent chaque année la mort de deux Sénégalais sur 10, déclarent les médecins Ann Aerts et Babacar Guèye, dans une tribune parvenue à l’APS.

‘’Au Sénégal, les maladies cardiovasculaires représentent un problème majeur de santé publique où environ deux personnes sur 10 en meurent chaque année’’, écrivent-ils.

Ils ajoutent que ces maladies sont causées par des changements dans le mode de vie, des habitudes alimentaires tels que l’augmentation des apports caloriques, des aliments riches en lipides et en sel, le surpoids, l’obésité, la diminution des activités physiques quotidiennes ou une hausse de la sédentarité.

L’absence de ‘’directives nationales de prise en charge, un faible niveau des activités de prévention primaire, un défaut d’implication de la communauté et une irrégularité de la disponibilité des médicaments pour traiter les maladies cardiovasculaires’’ font également partie des causes, selon Mme Aerts, directrice de la Fondation Novartis, et M. Guèye, chef de mission et directeur pays (Sénégal) d’IntraHealth International, une organisation américaine dont le but est l’‘’amélioration de la qualité des soins de santé’’.

Par définition, les maladies cardiovasculaires regroupent l’ensemble des maladies du cœur et des vaisseaux sanguins. Elles sont dominées par l’hypertension artérielle, les accidents vasculaires cérébraux et les cardiopathies ischémiques.

En 2015, une enquête menée par le ministère sénégalais de la Santé et de l’Action sociale avait révélé que la prévalence de l’hypertension était de 29,8% chez les personnes de 18 à 65 ans, que seuls 46% étaient conscients de leur statut et 17% sous traitement.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde, causant un décès sur trois. ‘’On estime qu’elles causent près de 18 millions de décès par an dans le monde. Les pays à revenu faible ou intermédiaire représentent plus de 75% de ces décès’’, écrivent Mme Aerts et M. Guèye.

Ils rappellent que la Fondation Novartis a lancé Better Hearts Better Cities en 2017, une initiative multisectorielle mondiale, dont le but est de réduire le fardeau de l’hypertension artérielle et d’améliorer la santé cardiovasculaire au sein des populations urbaines à Dakar (Sénégal), à Oulan-Bator (Mongolie) et à São Paulo (Brésil).

A Dakar, la Fondation Novartis a collaboré avec le ministère de la Santé, IntraHealth, la Société sénégalaise de cardiologie et d’autres partenaires, pour améliorer la prise en charge de l’hypertension dans les structures de soins décentralisées du département de Dakar.

Better Hearts Better Cities a permis de mettre en place des algorithmes de prise en charge de l’hypertension artérielle. Cette initiative a également facilité le dépistage, par les acteurs communautaires de santé, de l’hypertension artérielle.

‘’Il est impératif d’améliorer la qualité des soins de santé’’

Pour atteindre les objectifs de l’OMS d’ici à 2025, ‘’de vastes efforts concertés sont nécessaires pour réduire de 25% les décès prématurés dus aux maladies cardiovasculaires, et il faut intégrer tous les secteurs dans cette lutte’’, soulignent Ann Aerts et Babacar Guèye.

‘’Sans équivoque, la réduction du risque de développer une maladie cardiovasculaire commence plus tôt que la plupart ne le pensent’’, précisent-ils.

Ils affirment que ‘’la pandémie de Covid-19, qui a entraîné des confinements affectant les déplacements des personnes dans de nombreux pays, pourrait exacerber l’inactivité physique, précipitant une augmentation des cas d’hypertension’’.

Ann Aerts et Babacar Guèye ajoutent que ‘’les pays ne peuvent plus se permettre d’ignorer les maladies cardiovasculaires, qui sont un facteur de risque primaire du Covid-19, un virus qui a entraîné plus d’un million de décès (…) dans le monde’’.

‘’Il est impératif d’améliorer la qualité des soins de santé en Afrique subsaharienne pour réduire le risque d’événements cardiovasculaires et d’innover dans la prestation des soins, pour prévenir en premier lieu les complications de ces maladies’’, recommandent les deux médecins.

Pour y arriver, assurent-ils, ‘’la Fondation Novartis et IntraHealth s’engagent à [faire face à] ce fardeau croissant en Afrique et à encourager les pays à mettre en œuvre les leçons apprises et les meilleures pratiques développées dans les initiatives de Better Hearts Better Cities’’.

aps

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

20 - Mai - 2024

GUERRE ISRAËL-HAMAS : MANDATS D’ARRET CONTRE NETANYAHOU ET LE HAMAS POUR CRIMES DE GUERRE ET CRIMES CONTRE L’HUMANITE

La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré lundi avoir émis un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou pour des...

20 - Mai - 2024

CE QUE L'ON SAIT DE LA MORT DU PRESIDENT IRANIEN EBRAHIM RAÏSSI, TUE DANS UN CRASH D'HELICOPTERE

La dépouille du président iranien, Ebrahim Raïssi, a été récupérée sur le site du crash de son hélicoptère dans le nord-ouest de...

17 - Mai - 2024

Ousmane Sonko, au conseil interministériel sur les inondations à Diamniadio : «Nous allons auditer les 717 milliards que l’État dit avoir investis dans la gestion»

Le Conseil interministériel sur la prévention et la gestion des inondations, en perspective de l’hivernage 2024, tenu hier, jeudi 16 mai, à la Sphère...

17 - Mai - 2024

Trafics criminels : Plus de 7 milliards en billets noirs saisis par la douane

Les opérations de ciblage et d’investigations sur les courants de trafics criminels ont été fructueuses. La Division de la communication et des relations publiques de la...

17 - Mai - 2024

SONKO SUR L’HOMOSEXUALITÉ : « LE SÉNÉGAL NE SE LAISSERA PAS IMPOSER CETTE PROPAGANDE PAR L’OCCIDENT…»

Les deux acteurs politiques notamment Ousmane Sonko président de Pastef et Jean Luc Mélenchon, tête de file des Insoumis, se sont livré à un exercice...