DEVELOPPEMENT LOCAL : LE GIE PELITAL DE FANAYE MONTRE LA VOIE
C’est un véritable changement de paradigme dans leur rapport à leur terroir. Et au vu des objectifs de leur démarche, ils méritent amplement d’être soutenus par les pouvoirs publics. En effet, après avoir construit des infrastructures de base (écoles, dispensaires…) dans leur localité, des fils de la commune de Fanaye (Fouta), majoritairement des résidents à l’étranger (France, Usa, Espagne, Italie, Angleterre, Gabon…), se sont littéralement orientés vers le développement économique de leur terroir en mettant en place des activités génératrices de revenus. C’est dans cette optique qu’ils ont lancé un GIE (Groupement d’Intérêt Economique) dénommé « Pelital » et dont le capital est estimé à quelque 100 millions de FCFA. A court terme, le GIE, qui réunit environ 200 adhérents, devrait être un instrument efficace de lutte contre le chômage endémique des jeunes.
« La mise en place de ce projet permettra la création de nombreux emplois permanents, temporaires et journaliers, mais aussi de lutter contre l’exode rural, l’immigration clandestine et la réinsertion des immigrés revenus au pays. Il permettra par ailleurs de contribuer à faire du Fouta un des greniers du Sénégal et de participer ainsi à atteindre les objectifs d’autosuffisance alimentaire », explique Saidou Tall, le président du Gie par ailleurs responsable des cadres de la coordination APR des Hauts-de-Seine.
Pour ce faire, le GIE veut s’activer dans trois domaines dans la zone de Fanaye sur une surface de 100 hectares. Le premier concerne l’agriculture. Il s’agit de « faire des cultures maraîchères, oignons, tomates et divers légumes », fait savoir M. Tall. Le second, dit-il, concerne l’élevage, il s’agit de faire « de l’embouche bovine, ovine et caprine pour l’obtention de lait et de la viande de qualité ». Le troisième domaine s’intéresse à l’arboriculture, notamment les agrumes, mandariniers, pamplemoussiers, citronniers, manguiers, goyaviers …
« Les différentes phases du projet qui ont été menées jusque-là ont mobilisé l’expertise de plusieurs entreprises de Saint-Louis et de Dakar. Certaines ont été sollicitées pour réaliser l’étude géophysique et l’implantation d’un forage de 53 m de profondeur (en cours de réalisation pour irriguer 10 ha). D’autres ont obtenu le mandat de procéder aux travaux d’aménagements, de terrassements et de clôture du périmètre agricole. Dans les prochaines semaines, nous devrons travailler sur l’installation d’un système d’irrigation équipée de pompes solaires », renseigne Saidou Tall.
Cheikh Sidou SYLLA