DIALOGUE NATIONAL : LA COLÈRE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
Le coordonnateur du Forum du Justiciable, Babacar Bâ et son collègue Birahim Seck, coordonnateur du Forum Civil, ne sont pas contents de la manière dont est mené le dialogue national.
Si le premier fustige l’attitude des membres du Comité National du Dialogue et menace de quitter la table des discussions si rien ne change, l’autre n’est pas d’accord avec la composition de la commission politique dans laquelle on ne retrouve que des politiciens. Pour Birahim Seck, elle ne doit pas être bloquée, mais ouverte à tous les participants.
Après le coordonnateur du Forum Civil, Birahim Seck qui dénonçait la composition des membres de la commission politique, c’est au tour, hier, de Babacar Bâ du Forum du Justiciable de critiquer la manière dont le dialogue est mené. Il se dit surpris de l’attitude des membres dudit dialogue, notamment de son président Famara Ibrahima Sagna. « Nous avons constaté dans les démarches que la société civile ne fait l'objet d'aucune considération. Elle n'est pas impliquée dans les concertations, encore moins sur le choix des membres des commissions qui devront conduire le dialogue », a dit Boubacar Bâ, le président du Forum du Justiciable. Ce dernier n’a pas manqué d’annoncer qu’il va quitter la table des discussions si le rythme avec lequel se déroule le dialogue n’est pas revu. « Je rappelle qu'avec le déroulement des débats, les conclusions ne concerneront pas la société civile. Et si les choses ne changent pas, nous allons quitter la table du dialogue. Car on a comme l'impression que le dialogue ne concerne que les hommes politiques. Parce qu'ils accaparent seuls les débats et même les membres des autres secteurs ne sont pas impliqués dans les discussions. Alors qu'on nous parle de dialogue inclusif », dit-il. Ce membre de la société civile a déclaré qu’à la manière dont se déroulent les discussions, il ne faut pas s’attendre à beaucoup de choses quant à l’aboutissement de bonnes conclusions du dialogue national. Le président du Forum du Justiciable appelle ainsi le président de la République à prendre le train en marche, en invitant le Comité de Pilotage du Dialogue national à revoir sa démarche. Babacar Bâ n’est pas le seul membre de la société civile à apporter de critiques dans le mode de fonctionnement de Famara Ibrahima Sagna et compagnie. Birahim Seck du Forum Civil, lors de la deuxième réunion du Comité National du Dialogue, avait dénoncé le fait que la commission politique ne soit uniquement composée que de politiciens. Il soutenait que cette instance devait être ouverte à tous les participants au dialogue.
BIRAHIM SECK : «LES MEMBRES DE L’OPPOSITION JOUENT LE JEU DU POUVOIR»
« La commission politique doit respecter les mêmes règles de participation des membres des autres comités par rapport aux autres commissions. C’est-à-dire qu’elle ne doit pas être une commission d’exception où on veut uniquement verser des politiques qui sont issus de l’ancienne commission du dialogue politique. Au même titre que celle-là, le décret a mis en place d’autres commissions, ce qui veut dire que les règles de participation sont unanimes. On ne doit pas prendre la commission du dialogue politique comme un pré carré des hommes politiques », avait déploré l’un des deux membres du Forum Civil prenant part à cette concertation nationale. Il soutenait que cette commission dirigée par le Général Mamadou Niang a les mêmes dignités que les autres qui ont été mises en place, mardi.
A la sortie de la réunion du Comité National du Dialogue tenue lundi, Birahim Seck déclarait que les membres de l’opposition présents à cette rencontre jouaient le jeu du pouvoir. Pour lui, ils ont accepté d’entériner un texte qui n’est pas prévu par le décret portant création du comité de pilotage. « La commission politique est fermée et bloquée alors qu’elle doit être ouverte à tout le monde. Les opposants prenant part au dialogue national veulent écarter tous les autres membres qui ne sont pas des politiciens», disait il. Un fait qu’il n’a pas manqué de dénoncer devant le président Famara Ibrahima Sagna. Ce qui n’a pas empêché le COPIL de maintenir en l’état cette commission politique que dirige l’un des trois Généraux à la retraite désignés présidents de commission. D’ailleurs Birahim Seck dont le plaidoyer n’a pas été pris en compte a préféré quitter la salle avant la fin de travaux. Une manière pour lui de refuser la caution du Forum Civil à cette «volonté de politiser le dialogue national». Parce que dit-il "le Forum Civil n'est ni une caisse de résonnance de discussions à huis clos encore moins un faire valoir".
L'AS