Football, la démonstration du Paris SG à Marseille
Très larges vainqueurs (5-1) au stade Vélodrome dimanche 26 février, les Parisiens ont révélé les failles de l’Olympique de Marseille et l’ampleur de la tâche qui attend le club phocéen dans son nouveau projet de reconquête.
Briseurs de rêve. Les Parisiens n’ont mis que 6 minutes dimanche 26 février pour doucher les espoirs de tout le peuple football de Marseille. Une combinaison sur coup de pied arrêté exécutée comme à la parade, et le Brésilien Marquinhos assomme les 65 252 spectateurs (record d’affluence) du stade Vélodrome.
L’annonce est faîte d’emblée : ce n’est pas ce soir que les Olympiens vont renouer lors du « Classique » hexagonal avec une victoire qu’ils poursuivent en vain depuis novembre 2011. Pire : au final, le Paris-Saint-Germain s’impose (5-1) avec l’écart le plus large jamais enregistré sur la pelouse marseillaise. Une démonstration.
L’espoir d’un nouvel élan
Et une claque pour le club phocéen qui tenait à faire de cette rencontre l’acte 1 de l’entreprise de reconquête lancé par son nouveau propriétaire américain Franck McCourt, arrivé sur la Canebière en octobre dernier. Tout au long de la semaine, la nouvelle direction, avec le président Jacques-Henri Eyraud et le directeur sportif Andoni Zubizarreta, avait occupé le terrain médiatique pour affirmer les ambitions à long terme du club et son impatience à assister à un « Classique » qu’elle espérait symbolique de l’élan affiché.
Après tout, au match aller, trois jours à peine après sa prise de fonction, l’entraîneur Rudi Garcia avait réussi au terme d’une rencontre cadenassée à arracher le match nul 0-0 au Parc des Princes. Alors pourquoi ne pas miser sur un supplément d’âme et une divine surprise pour des Olympiens transcendés par l’attente de toute une ville ?
« On n’a pas été à la hauteur de l’événement, a reconnu l’entraîneur olympien. Les seuls qui l’ont été, ce sont nos 66.000 supporteurs. On a assez bien commencé, on a été agressif mais dès qu’on a pris deux buts, sur des situations qu’on avait pourtant bien fait remarquer (un coup de pied arrêté et une attaque placée, NDLR)… Ils nous ont largement surclassés. »
L’ampleur de la tâche
Le retour au réel est cruel. L’Olympique de Marseille se veut demain plus fort, plus grand, capable de renouer avec sa riche histoire et ces années 1990 où le club s’installait sur le toit de l’Europe. Le club est en pleine restructuration, et le mercato d’hiver, avec notamment l’arrivée de Patrice Evra et de Dimitri Payet, a déjà permis à l’OM de retrouver le haut du tableau du championnat de France, voir de prétendre à une qualification en Ligue Europa à la fin de la saison.
L’implacable désillusion infligée par le PSG n’est bien sûr pas un coup de frein définitif au projet de l’homme d’affaires Franck McCourt. Mais elle révèle l’ampleur de la tâche.
Dépassés dans tous les compartiments du jeu, et surtout d’une légèreté coupable en défense, les Phocéens sont aujourd’hui à mille lieues d’un Paris Saint-Germain souverain ou d’un AS Monaco princier. « Nous voulons gagner une ligue des champions », martèlent chacun de leur côté Franck McCourt et Rudi Garcia. L’objectif est clair. Sa réalisation n’est pas pour demain. Loin s’en faut.
lacroix