FOYER BOULOGNE-BILLANCOURT : RESIDENTS ET VOISINS APPRENNENT A MIEUX SE CONNAITRE
Le 8 octobre dernier, les résidents du foyer sis au 27 rue Nationale 92100 Boulogne-Billancourt, ont ouvert leurs portes aux voisins du site.
L'objectif est, autour du « thiebou diene », du « yassa » et du « mafé », de partager les valeurs historiques, identitaires et culturelles avec leurs voisins qui se méfient de ces Maliens, Mauritaniens, Sénégalais, Marocains, Algériens, Tunisiens et Guinéens présents dans la ville de Boulogne-Billancourt depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Ouvriers spécialisés dans les usines Renault, ils ont largement contribué à faire de Boulogne-Billancourt, l’une des communes les plus riches de France.
Selon Bakary Traoré, Diabe Diatta de Dembancane et Samba Ndiaye de Thilogne, la présence sénégalaise date de 1958 et les pionniers étaient Amady Fily Traoré, Cheikhouna Touré suivis de Dala Sabou Konaté qui vivaient dans un entrepôt désaffecté où coulaient des eaux usées infectées de rats.
Sur des lits superposés
Ils se chauffaient en hiver de charbon et n'avaient droit qu'à une douche hebdomadaire de 1958 au 9 septembre 1974, date à laquelle ils déménagèrent dans ce foyer composé de deux bâtiments construits grâce à la régie Renault, à la SIF et au fonds d'action sociale pour 444 résidents.
Les deux premières générations n'y sont pratiquement plus.
Celles d’aujourd’hui, soutenues par des associations, des syndicats, des partis politiques, après AFTAM et COLIA, successifs gestionnaires sont menacés d'expulsion par Adoma, le nouvel acquéreur à l'euro symbolique avec la complicité de la commune et du conseil régional des Hauts-de-Seine.
Étaient présents à l'exposition et aux deux ateliers de la journée, le DALO, Droit devant, la Fetaf, le PCF, le PS, COPAS etc. ...et de très nombreux voisins tenus en haleine par les interventions de Birahim Camara, juriste et ancien résident, Bakary Cissokho, le président du comité des résidents et Mamadou Dia, chef du protocole du consulat général du Sénégal à Paris, Cheikh Tidiane Gueye de la Fetaf et Aïssata Mbodj sociologue du CNRS et animatrice des ateliers.
Les résidents, au cours de cette cordiale journée, ont déploré l'absence des autorités consulaires et diplomatiques du Mali et de la Mauritanie depuis l'incendie criminel de 2016 ayant fait un mort et plusieurs blessés graves.
Dans ces moments difficiles, seul le Consul Général du Sénégal à Paris, Son Excellence, Amadou Diallo a été remercié pour son soutien tout au long de la procédure judiciaire engagée par Adoma, selon l'avocat du comité des résidents.
Les voisins en majorité de la classe moyenne, avant de libérer les lieux, ont exprimé leur intérêt pour cette journée à renouveler.
Birahim Camara