FRANCE : L’EMOUVANTE HISTOIRE D’UN RETRAITE QUI A TRAVAILLE PENNDANT 42 ANS
Je tairai son identité mais pas sa souffrance et son calvaire. Âgé de quatre vingt six ans, ce natif du bassin du fleuve Sénégal, propriétaire d'une belle bâtisse à Khar Yalla , quartier populaire et populeux de Dakar , a travaillé pendant quarante deux ans dans l'automobile et le bâtiment.
Admis à la retraite, il est obligé de revenir en France tous les six mois pour ne pas perdre ses droits sociaux conformément au CESEDA.
Il met quinze à vingt minutes pour accéder à sa chambrette de six mètre carrés au second étage. Dans ce foyer vetuste , le linge , la vaisselle , la gamelle et la prière remplissent ou occupent ses journées. Le calvaire de ce monsieur ne semble pas émouvoir les autorités sénégalaises saisies depuis des années par plusieurs associations pour proposer à la France la modification de certaines dispositions de la convention qui les lie depuis 1974 .
Malgré le soleil et la hausse des températures, il est vêtu d'un maillot de corps, d'une chemise , d'un pull , d'une veste et d'un manteau pour chercher du pain . Il lui faut deux à trois minutes pour traverser l'avenue à cause de sa mobilité très réduite. A l'écouter nul ne peut retenir ses larmes. Sa conclusion est une résignation : " les gouvernements du Sénégal ont peur de la France ".
Depuis plus d'un mois , il est à la quête d'un rendez-vous dématérialisé pour renouveler sa carte de résident à la préfecture. Que faire pour mettre fin à cette vie infernale puisse qu'il ne sait ni lire ni ecrire ?
Birahim Camara