France: l'hécatombe des tirailleurs sénégalais au Chemin des Dames

05 - Avril - 2017

En cette période de campagne électorale, certains candidats à la présidentielle (Marine Le Pen et François Fillon) soutiennent mordicus que l’immigration est, en partie, à l’origine des maux de la France. Ils semblent oublier que les Africains ont versé leur sang pour la libération de leur pays. Comme pour leur rafraîchir la mémoire, notre confrère, Franceinfo, a produit cet article qui met en exergue les sacrifices consentis par les ancêtres des immigrés pendant la première guerre mondiale aux côtés des militaires français.

Ce n'était pas vraiment leur terre, et pourtant, ils livrèrent des combats très meurtriers en Picardie pour défendre la France. Ces hommes, des Tirailleurs sénégalais, près de 200.000 participent au conflit au cours de la guerre 14/18, et environ 30.000 y laissent la vie. Leurs régiments étant bien souvent placés en première ligne.
Le 16 avril 1917, l'offensive du Chemin des Dames

Ce jour là, le temps est épouvantable, il pleut depuis une semaine et le froid et la neige s'invitent pour "l'offensive Nivelle". Le 16 avril 1917, les Tirailleurs sénégalais sont environ 15 000 dans le secteur du Chemin des Dames, à Hurtebise, Laffaux et Vauxaillon. Le général Nivelle, dans une note écrite, affirme vouloir "ne pas ménager le sang noir pour conserver un peu de sang blanc". Ils souffrent des conditions climatiques et partent à l'assaut avec des dizaines de kilos sur le dos. Ce ne sont pas des unités rapides et ils avancent vers une mort certaine. Le terrain boueux est jonché de milliers de cadavres de tirailleurs sénégalais. Cette offensive est une scène de cauchemar.

L’offensive est lancée le 16 avril 1917, à 6h00. Dès le départ, c’est un échec cuisant. Les hommes sortent des tranchées, montent sur le parapet et sont de suite fauchés par les mitrailleuses ennemies qui n’ont pas été atteintes par l’artillerie française. Sur les 15.000 Africains engagés, plus de 6.000 meurent durant la seule journée du 16 avril.

En 1917, le député du Sénégal Blaise Diagne accusa le général Mangin d'avoir laissé les troupes noires se faire massacrer lors de cette bataille.

La plupart des Tirailleurs sénégalais reposent dans des ossuaires ou des sépultures en France.

Le sculpteur français Christian est l'auteur d'une oeuvre monumentale, un ensemble de neuf statues géantes, en hommage aux soldats d'Afrique subsaharienne morts sur le Chemin des Dames. Elles sont dressées sur le territoire de la commune d'Oulches-la-Vallée-Foulon, dans le département de l'Aisne, sur une des pentes du Chemin des Dames, à proximité de la Caverne du dragon.

"Force noire" des colonies

Les Tirailleurs sénégalais sont fondés en 1857 par Louis Faidherbe, gouverneur général du Sénégal. Ils incarnent la « Force noire » chère à Mangin (1910), qui préconise leur utilisation massive en cas de conflit en Europe. Ils ne sont pas tous originaires du Sénégal, mais de toute l’Afrique occidentale française : Burkina Faso, Mali, Niger, etc.

Avec Franceinfo

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