France-Remaniement : François Bayrou juge qu’«un changement est nécessaire»
François Bayrou fait peu de mystère sur ses envies de renouveau. Alors qu’un remaniement se fait attendre, le patron du MoDem a réaffirmé dimanche sur BFM qu’«un changement est nécessaire». «Cette période est celle où le président choisit les visages de l’action, a-t-il poursuivi. Un visage est un message. Qu’est-ce que le visage dit de la ligne politique ?» L’ancien garde des Sceaux a une idée bien précise du profil qu’il aimerait voir à Matignon. Un chef du gouvernement qui aura, selon lui, la lourde tache de «devoir rassembler les Français». «C'est ce pour quoi je me suis battu toute ma vie», a-t-il glissé.
Le centriste ne voit pas franchement d’un bon œil la nomination d’une personnalité issue des bancs de la droite, à l’instar de Sébastien Lecornu, dont le nom revient régulièrement. «Mon problème n’est pas avec telle ou telle personne (...) Je connais son parcours, mais je le connais très peu. Je ne suis pas faiseur de premier ministre», a-t-il d’abord balayé, alors que ce dernier se serait, selon les rumeurs, opposé à une promotion du ministre des Armées à Matignon. Il n’empêche, François Bayrou plaide plutôt pour «l’adhésion profonde du futur chef du gouvernement à cette idée que non, on n’est pas dans une fin de cycle, dans la continuation de la politique qui s’est faite depuis des décennies». Et d’insister : «Je suis attaché à ce renouveau inédit et totalement imprévu qui, en 2017, a fait abattre les deux clans qui tenaient par un monopole absolu le pouvoir pendant cinquante ans.»
Ce proche d’Emmanuel Macron jetterait plutôt son dévolu sur l’ex-ministre de l’Agriculture (2020-2022) et fidèle du chef de l’État, Julien Denormandie, lui aussi pressenti pour décrocher Matignon. «C’est quelqu’un de très estimable et en phase avec l’idée de dépassement», a-t-il loué. Quant à ses propres ambitions de premier ministrable, François Bayrou a préféré en sourire : «Je crois que ça serait marrant (...) mais je suis encore bloqué un certain nombre de semaines jusqu’au 5 février.» Le centriste reste en effet suspendu au délibéré du tribunal de Paris dans l’affaire des assistants parlementaires du MoDem. «Vous ne pouvez pas être un responsable politique et éluder une responsabilité de cet ordre si elle vous est confiée», a-t-il néanmoins concédé, sans décliner une possible offre.
À l’aube de cette valse ministérielle, le Haut-commissaire au plan a également souhaité un gouvernement plus «resserré», comme l’avait promis le chef de l’État au début de ses quinquennats. «Les messages des ministres se contredisent ou se marchent sur les pieds entre eux tout le temps», a-t-il déploré. Avant d’étriller : «trop souvent, les membres du gouvernement considèrent que leur destin est plus important que leur destin général.»