Gambie : Ouvert ce lundi le procès des 70 enfants morts après l’ingestion de sirops contre la toux renvoyé au 24 Octobre

18 - Juillet - 2023

Un procès inédit s’est ouvert, ce lundi 17 juillet, en Gambie. Le ministère de la Santé et l’Autorité nationale de régulation du médicament sont dans le box des accusés, après une plainte déposée par 20 familles. Une procédure lancée après la mort de 70 enfants depuis juin 2022. Selon leurs proches, l’OMS ou encore une enquête américaine, ils seraient décédés après l’ingestion de sirops contre la toux et le rhume fabriqués dans un laboratoire indien.

L’audience de ce lundi a été courte et vite renvoyée au 24 octobre. Nul doute qu’elle sera suivie tant cette affaire fait scandale en Gambie. Pas encore déterminante, cette première audience était toutefois symboliquement importante dans ce procès très attendu par les familles.

La fille de Wury Keïta, âgée de deux ans, est morte après avoir avalé du sirop. Son père était au tribunal, ce lundi, et il garde espoir. «C’est une bonne chose que le procès commence. Nous espérons gagner, même si aller en justice contre un gouvernement corrompu n’a rien de facile», dit-il. Les avocats de chaque camp se sont exprimés, présentant deux versions opposées. D’un côté, les parties civiles affirment que les sirops contre la toux et le rhume fabriqués par le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals ont tué leurs enfants. Des enquêtes de l’OMS et de chercheurs américains ont appuyé cette thèse. De l’autre, les avocats des autorités estiment que les enfants sont morts à cause d’une eau sale.

«C’est le médicament qui a tué, même les médecins le savent. D’ailleurs depuis que le laboratoire a arrêté ses activités, il n’y a plus de victimes. Le ministère parle de l’eau, mais aucune famille n’a des inondations chez elle», réagit Wury Keïta. Jamais en Gambie, une plainte collective ne s’était attaquée à d’aussi hautes autorités, selon la presse. Ministère de la Santé et Agence de régulation du médicament sont accusés d’avoir échoué à adapter la loi pour exiger que les produits pharmaceutiques importés soient testés et aussi d’avoir négligé d’inspecter ces quatre sirops mis en cause, des médicaments contre la toux et le rhume fabriqués par un laboratoire indien, Maiden Pharmaceuticals.

L’affaire a éclaté, mi-juillet 2022, quand les autorités sanitaires gambiennes ouvrent une enquête après la mort de 28 enfants, notamment suite à des insuffisances rénales.

Des investigations de l’Organisation mondiale de la santé révèlent ensuite que ces quatre sirops sont responsables, car ils contiennent du diéthylène glycol et de l’éthylène glycol, en quantité «inacceptable». On retrouve ces deux substances toxiques dans des solvants industriels et des produits antigel. Moins chères, elles sont parfois utilisées par des gens sans scrupules pour remplacer des ingrédients plus sûrs.

En mars, une enquête médicale américaine affirme avec quasi-certitude que ces produits sont responsables. Entretemps, le bilan s’alourdit à 70 morts. Les autorités sont mises en cause notamment parce que la Gambie n’a pas de laboratoire pour examiner ce genre de produits importés.

Le fabricant indien, lui, a nié toute responsabilité. Le gouvernement indien a dit avoir testé ces médicaments et a affirmé qu’il n’y avait pas de contamination. En tout cas, les familles réclament 250 000 dollars de dommages et intérêts par enfant mort.(Avec Pressafrik)

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

08 - Août - 2024

Variole du singe en Afrique : L’OMS va réunir son comité d’urgence

Deux ans après la précédente épidémie mondiale de la variole du singe, le virus refait surface en République démocratique du Congo (RDC) et dans...

08 - Août - 2024

Voile dans les écoles catholiques : Mame Mactar Guèye de Jamra navigue à contre-courant avec son monde

Pour quelqu’un qui a tendance à adopter des positions pro-islam radicales, la mesure affichée par Mame Mactar Guèye à propos de la polémique sur le port du...

07 - Août - 2024

Crise du secteur de la presse : La CAP demande l’ouverture de discussions et concertations

La Coordination des Associations de Presse (CAP), ”très préoccupée par la situation très difficile que vit le secteur des médias”, demande...

07 - Août - 2024

Crise dans la presse sénégalaise; Les véritables causes

Entre blocage de comptes bancaires, réclamation de paiement des dettes fiscales par la Direction générale des impôts et des domaines, suspension de conventions liant des...

07 - Août - 2024

Réunion avec d’ex-détenus politique à son domicile: Ousmane Sonko crie sa colère et donne des instructions

Le Premier ministre Ousmane Sonko a reçu chez lui des ex-détenus politiques et des représentants du secteur informel. Selon Source A, qui donne l’information, la...