Gestion de la migration : Birahim Camara suggère la tenue "des états généraux "

17 - Avril - 2021

Les questions des migrations de nos jeunes vers les pays d'Europe comme La France, l'Italie et l'Espagne, avant et après les sanglantes et meurtrières manifestations de mars 2021, sont au centre du débat national.
Tout et son contraire ont été avancés car la problématique soulève et attire la boulimie financière des rapaces affamées et assoiffées des mafias qui rôdent autour des 200 millions d'euros que l'Union Européenne a investi ces dernières années pour lutter contre les flux migratoires et ne vivent que de la misère humaine.
Les questions migratoires sont certes complexes mais elles ne sont pas insolubles pour qui les connait et les vit au quotidien.
Les causes étaient économiques sécuritaires mais volontaires bien avant l'accession du Sénégal à la souveraineté internationale. Elles le demeurent aujourd'hui même si les voies et les moyens ont changé.
Pour la majorité des jeunes soninkés et mandjacks des régions limitrophes comme Saint Louis, Matam, Tambacouda, Ziguinchor ou Kolda, les migrations vers la France plus particulièrement restent régulières du fait de la transmission de la nationalité française par filiation paternelle malgré les conditions de plus en plus drastiques de son obtention.
C'est pourquoi, de 1945 à nos jours, pour ces deux communautés, on peut ajouter l'aspect héréditaire, culturel et social aux causes économiques et sécuritaires des migrations internationales.
A partir des années 1970, poussés par des cycles de sécheresse et de pandémie, les jeunes du Fouta, du Walo, du Baol et du Kadior ont suivi les pas des voisins soninkés ou mandjacks qui, à partir des pays d'accueil, investissaient massivement dans l'immobilier urbain.
Le galopant boum démographique et l'extinction industrielle observés au Sénégal depuis le choc pétrolier et les plans d'ajustement structurel successifs ont non seulement rétréci le marché de l’emploi, mais incontestablement accéléré l'émigration irrégulière de plusieurs générations de sénégalais vers la Côte d'Ivoire, le Gabon, les deux Congo, l'Angola, les États-Unis, les pays du golfe et l'Amérique latine.
L'apparition des pirogues de fortune continue de déverser sur les côtes espagnoles des milliers jeunes pêcheurs sénégalais qui seraient victimes des accords de pêche qui permettent aux flottes étrangères de tamiser le fond de nos eaux maritimes. Au détriment de notre économie qui repose sur la pêche artisanale chaque jour endeuillée.
Les voies terrestres et maritimes sont empruntées pour rallier plusieurs pays-étapes puisse que l'Europe refuse systématiquement la délivrance de visas aux demandeurs de plus en plus nombreux.
Le Sénégal, malgré plusieurs alertes, n'a pas pris à sa juste mesure l'ampleur des questions des migrations des jeunes sénégalais en quête d'un hypothétique eldorado imaginaire vers l'Italie et l'Espagne via le Maghreb, le Mali ou le Niger.
Le cortège est devenu funeste, infernal et funèbre pour des milliers de jeunes et de familles à cause du manque de volonté politique de la part des gouvernements successifs de ces vingt dernières années.
Notre pays, comme s'il voulait se débarrasser de ses jeunes de plus en plus exigeants en termes de formation et d'emploi, a juxtaposé des fonds, des agences, des projets et des programmes qui ont enfumé les 200 milliards injectés par l'Union Européenne pressée par la montée des extrêmes dans l'unique but de se protéger contre les migrations dites irrégulières ou clandestines envahissantes .
La gestion de 193 700 000 euros injectés par l'Union Européenne est devenue une aubaine ou un moyen de caser la clientèle politicienne éparpillée entre :
L'Adepme (agence de développement et d'encadrement des petites et moyennes entreprises),
L'Apix (agence pour la promotion des investissements et des grands travaux),
Le Base (bureau d'appui aux sénégalais de l'extérieur),
La Dgase (délégation générale d'appui aux sénégalais de l'extérieur),
La Dgse (direction générale des sénégalais de l'extérieur),
Le Faise (fond d'appui à l'investissement des sénégalais de l'extérieur),
Le Fse (fond des sénégalais de l'extérieur),
Le Baos (bureau d'accueil, d'orientation et de suivi).
Sans doute, sous la tutelle très souvent contestée du secrétariat d’état aux sénégalais de l'extérieur et du ministère des affaires étrangères et des sénégalais de l'extérieur, ces structures pléthoriques et redondantes qu'il faut dissoudre sans délai,
Affichent leur inefficacité et leur inefficience voire leur inopportunité pour apporter des solutions au phénomène des migrations.
Pourtant les associations de nos diasporas, depuis 1995, ne cessent de faire des propositions aux pouvoirs publics pour lutter contre l'émigration clandestine et amorcer le retour réussi et la réinsertion des migrants dans le tissu socio-économique national.
Toutes ces associations demandent un leadership institutionnel (un ministère) en charge de la gouvernance des migrations par des politiques basées sur des programmes et des projets durables en adéquation avec les réalités économiques des collectivités territoriales d'origine.
Elles avaient, au sein du conseil supérieur des sénégalais de l'extérieur suivi du haut conseil des sénégalais de l’extérieur, proposé une étroite implication des conseils ruraux pour faciliter l'accès au foncier pour des projets articulés autour de l'agriculture et des unités de transformation dans les régions à fort taux d'émigration.
Elles avaient préconisé la mise en place d'une plate-forme numérique logée dans les services consulaires et diplomatiques pour réduire les délais et les obstacles à même de retarder la création d'entreprise par les candidats au retour.
Elles avaient demandé sans succès la décentralisation de certaines institutions et sollicité l'appui de la société civile en capacité de lutter contre le désert bancaire récurrent dans les régions frontalières mais indispensables à l'accès au financement et au crédit.
En conséquence, il urge de penser à l'organisation des états généraux des questions migratoires qui hantent le sommeil de tout un peuple.

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