GRAVE REVELATION DE BABACAR DIOP : « CE QUE L'ADMINISTRATION PENITENTIAIRE M'A PROPOSE APRES MON AGRESSION »
« De ce que j’ai vu et vécu en ce lieu, la maison d’arrêt de Rebeuss est un lieu de violence et de répression inouïes. Les geôliers n’y parlent que le langage de la violence et de la haine. Ils maltraitent les détenus et les violentent. Ils (les geôliers) les insultent, les piétinent et les frappent », a révélé Dr Babcar Diop lors d’une conférence de presse, vendredi 27 décembre à Dakar.
Le leader des Forces démocratiques sénégalaises (Fds) a dénoncé l'exploitation des prisonniers par l'administration qui les ferait travailler sans salaire. « L’exploitation de l’homme par l’homme, comme dirait Karl Marx, constitue une réalité bien vivante à Rebeuss. Les prisonniers travaillent tous les jours, du matin au soir, sans aucune rémunération. Plusieurs détenus ont construit le nouveau bâtiment R+1 de la prison, de la fondation à l’achèvement des travaux, et n’ont reçu comme rémunération que 30 000 FCFA. C’est donc un haut lieu de la servitude, pour plusieurs prisonniers dont la sentence n’a jamais été prononcée ».
« A la Maison d’arrêt de Rebeuss, les prisonniers ne sont pas d’égale dignité. C’est une société hautement hiérarchisée. Les bandits qui pillent les ressources du pays et qui fabriquent des faux billets y sont traités avec tous les égards. Ils sont souvent conduits au Pavillon spécial sur la base d’une maladie imaginaire tandis que ceux de situation modeste y purgent leur peine dans les conditions les plus inhumaines du monde », a martelé le philosophe et leader des Fds.
Le professeur d'Université a également raconté l'épisode de son entrée à Rebeuss et le "comité d'accueil" qui l'attendait de mains fermes. « Arrêtés le vendredi 29 novembre 2019, nous avons été placés sous mandat de dépôt le mercredi 04 décembre 2019. Je suis arrivé à la maison d’arrêt de Rebeuss vers 19 h 30 mn. J’ai été agressé par deux agents de l’administration pénitentiaire qui m’ont accueilli en disant ; Ici, c’est Rebeuss, toi tu passes ton temps à la télé. Tu parles trop. Tu vas voir », a raconté Diop aux journalistes.
Plus loin, il ajoute : «le vendredi 20 décembre, vers 10 h 30 mn, j’ai été agressé de manière lâche et sauvage par quatre gardes pénitentiaires dont je connais trois noms parmi les quatre. L’administration pénitentiaire a tenté d’étouffer l’affaire en vain. Par la suite, elle m’a proposé de parler à une presse qu’elle avait sélectionnée pour que je calme la situation dans le pays. J’ai lu le communiqué de presse de l’administration pénitentiaire, et je vous dis clairement que c’est un tissu de mensonges et de contre-vérités».
Cheikh Ndoye