Hausse des taux directeurs de la Bceao : quand l’équilibre de l’inflation et de la déflation menace l’emploi !
La hausse de 25 points de base des taux directeurs de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) à compter de ce 16 décembre va baisser l’inflation mais en retour, elle va entrainer une baisse de croissance et une augmentation du chômage.
La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) a augmenté de 25 points de base ses taux directeurs avant-hier, mercredi 6 décembre 2023, au terme de la quatrième et dernière réunion ordinaire de son Comité de politique monétaire. Une mesure (une politique monétaire) qui consiste à réguler la quantité de monnaie en circulation dans l’économie pour maintenir la stabilité des prix. Dans le cas précis, la Banque centrale (Bc) a tout simplement augmenté ses taux d’intérêts de 0,25% passant ainsi de 3,25% à 3,50%. Sont concernés par cette mesure qui prend effet, à partir de ce 16 décembre, les 135 banques et 24 établissements financiers de son paysage bancaire ou réseau bancaire. Cette augmentation des taux directeurs est une manière de retirer les liquidités, de revoir la masse monétaire en circulation et par ricochet baisser le taux d’inflation. De cette mesure, il découlera un resserrement ou une baisse des réserves bancaires. Ce qui, ipso facto, va entrainer une hausse des taux d’intérêts des banques sur les crédits accordés ou à accorder aux clients bancaires. A partir de ce moment, les ressources financières deviendront rares parce que chères. Et n’ayant pas assez de liquidités, les citoyens vont consommer moins. Et cette faible consommation va impacter les entreprises. Donc, cela va entrainer la baisse du chiffre d’affaire des entreprises. Et pour y faire face, elles (les entreprises) pourraient être forcées à procéder à des départs de salariés parce que tout simplement les citoyens n’auront pas suffisamment consommé pour permettre à ces mêmes entreprises de maintenir leurs employés.
Parlant de cette politique monétaire de la Bceao, le président de l’Association des clients et sociétés des institutions financières (Acsif), Ibrahima Famara Cissé, fait savoir que la Bceao est dans son rôle dès lors qu’elle joue sur « l’inflation et la déflation ». Autrement dit, lorsqu’il y a un peu trop de liquidité sur le marché, les prix des produits sont en hausse. Par contre, lorsqu’il y a moins de liquidité sur le marché, les commerces baissent les prix pour capter le peu de liquidités disponibles. En revanche, selon lui ; « cette mesure va entrainer une baisse de croissance puisque la consommation va diminuer et si celle-ci diminue, il y aura baisse de production. Et qui parle de baisse de production, parle de pertes d’économies. Ce qui n’est pas sans conséquence sur le licenciement », en somme « le chômage ».
Sud Quotidien