Hauts-de-Seine : elle veut récupérer ses enfants retenus au Sénégal par leur père

20 - Octobre - 2017

Sawfat Ibraghit, ambassadeur de Palestine à Dakar, est visé par une information judiciaire pour « soustraction de mineur ».

Ambassadeur de Palestine à Dakar (Sénégal), Sawfat Ibraghit risque de sérieux ennuis avec la justice française. Le parquet de Nanterre vient d’ouvrir une information judiciaire qui le vise directement pour « soustraction de mineur à personne ayant autorité » et « non-représentation d’enfants ». Autrement dit, Sawfat Ibraghit retient ses enfants alors qu’il aurait dû les remettre à leur mère, Feiza Kachad, établie à Clamart.

Le couple est en instance de divorce et la séparation a dégénéré en violent conflit, avec les enfants au beau milieu. Le juge d’instruction est désigné depuis la fin de semaine dernière et commence ses investigations. Pour l’heure, Sawfat Ibraghit n’est ni convoqué ni sous le coup d’un mandat d’arrêt.

Ce mercredi, il avait en revanche un autre rendez-vous avec la justice. L’ambassadeur de Palestine devait se présenter devant le juge aux affaires familiales à Nanterre, pour l’audience qui allait lancer le divorce. Mais il ne s’est pas rendu au tribunal et se trouve toujours à Dakar. Feiza Kachad n’a pas été surprise par l’absence de son mari, dont elle craint qu’il ne se soucie guère de la justice française. Contacté à Dakar, l’ambassadeur de Palestine renvoie vers son avocate parisienne. Qui n’a pas encore donné suite à nos sollicitations.

« Il n’avait pas pris les billets retour des enfants »

Eprouvée mais souriante en sortant du tribunal, Feiza Kachad craint de ne pas revoir ses enfants avant de très longs mois. Le 1er juillet dernier, elle a accompagné son fils de 8 ans et ses deux filles de 5 et 10 ans à l’aéroport, direction la Jordanie où ils devaient passer un mois de vacances avec leur père, avant un retour prévu à Clamart début août. « J’ai vite senti qu’il y avait un problème et j’ai compris en découvrant mi-juillet qu’il n’avait pas pris les billets retour des enfants », raconte cette femme de 42 ans.

Dès le 2 août, elle a déposé plainte au commissariat de Clamart. La résidence des enfants est par ailleurs officiellement fixée chez la mère. Pas de quoi affoler l’ambassadeur, apparemment. « Quand mon fils m’a dit au téléphone que l’école reprenait le 6 septembre au Sénégal, j’ai compris qu’il les garderait. Alors je suis allée à Dakar, où j’ai déposé plainte aussi. Je suis allée à la sortie de l’école. Il est intervenu et m’a empêché de récupérer les enfants. Il les a fait ramener à l’ambassade et depuis ils en sortent à peine. Ils ne vont même plus à l’école », se désole Feiza Kachad.

Après l’incident devant l’école, « il m’a dit que si je voulais voir les enfants, je devais aller avec lui à la résidence », poursuit cette mère déchirée. La cohabitation s’est achevée après un accès de violence mi-septembre. La mort dans l’âme mais combative, Feiza Kachad est restée plusieurs semaines sur place en espérant que la justice sénégalaise traiterait rapidement ses plaintes. En vain. Elle est rentrée à Clamart.

La solution sera probablement judiciaire. Le statut d’ambassadeur de Sawfat Ibraghit ne va sans doute pas simplifier les choses.

leparisien

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