HOMMAGE A L’IDOLE DES JEUNES JOHNNY HALLYDAY, ARTISTE FLAMBOYANT INDESCRIPTIBLE QUI A TIRE SA REVERENCE. (S.E.M. CHEICKH SADIBOU DIALLO)
«Pour qu’un peuple soit grand, il faut qu’il y ait des héros. Johnny Halliday est un héros national » (Emmanuel Macron)
Au deuil national qui frappe la France, par la disparition de Jean-Philippe Smet, alias Johnny Hallyday, gloire nationale, emblème du rock français, indescriptible car il est au-dessus de tous les artistes - s’est éteint dans la nuit de mardi 5 à mercredi 6 à Marnes-la coquette à la veillée des Fêtes de Noël, au grand dam de ses milliers de fans, qui a créé une émotion d’une intensité qui n’a guère de précédent. Les hommages de toutes parts se multiplient : des centaines de milliers de fans, d’internautes, des associations et de nombreuses personnalités de la classe politique, s’élèvent pour solliciter qu’un hommage populaire de toute la France lui soit rendu, pour la joie de vivre, l’enchantement et la béatitude qu’il a apporté à la société française, toutes générations confondues - en 60 ans de carrière…
Son souffle s’est arrêté ! C’est un grand froid qui saisit toute la nation française. Qu’il s’agisse de Dieu, de l’Homme, de la France ou de l’œuvre commune que sont la pensée, l’action et l’art, sa brillante et ininterrompue contenance savait, grâce à son ardeur au combat, atteindre et remuer le fond des âmes. Et cela d’une telle manière que nul ne reviendra jamais sur l’admiration ressentie. Johnny Hallyday était une référence ! Icône nationale, c’était le patron dans le monde musical français, jusqu’à faire l’unanimité autour de sa personne. Par ses qualités exceptionnelles, touché par la grâce, Il était un modèle d’énergie et d’action dans sa passionnante carrière dont il se plaisait à énoncer sans rechigner : « Ma carrière je la dois intensément aux Français… Durer, cela demande beaucoup de sacrifices ».
L’émotion profonde que cause la triste nouvelle de sa disparition est immense. Une carrière prolifique de soixante années, près de 1000 titres enregistrés dont une centaine de sa composition, 110 millions de disques vendus, en un seul nom : Johnny Hallyday. Des années 1960, où il fut l’un des pionniers du rock and’ roll’ en France à aujourd’hui, le crooner nous laisse une discographie officielle qui compte 50 albums studio et 27 albums live et des tubes mémorables tels que «Retiens la nuit et l’Idole des jeunes», qui démontre qu’il est aussi à l’aise dans la chanson sentimentale et lui vaut la reconnaissance critique, qui fait de lui le Chef de file d’une génération. Les meilleurs auteurs-compositeurs viennent à lui. Johnny est un interprète, un show man hors-pair. Sa création, c’est son personnage sur scène et cette voix d’une puissance redoutable capable de tout transcender. Avec la disparition de Johnny, c’est comme un pan qui s’écroule pour bons nombres de la société française, à travers les générations. Même les éminentes personnalités de la classe politique s’en émeuvent !
La France va rendre hommage à deux de ses grandes figures vendredi et samedi, mais pas de la même façon pour chacune. L’écrivain Jean d’Ormesson, décédé le 5 décembre fera l’objet d’une cérémonie vendredi dans la cour des Invalides, en comité restreint, avec discours du Président de la République. C’est l’hommage national, au cadre très protocolaire, très millimétré, rapporte l’Elysée… Ce type de cérémonie qui n’est pas ouvert au public, a lieu aux Invalides ou bien au Panthéon et doit être publié au Journal officiel. Le cercueil est drapé d’un étendard tricolore et le Chef de l’Etat doit prononcer un discours…
Mais la famille Hallyday n’en a pas voulu, alors que la Ministre de la Culture la privilégiait. Après Jean d’Ormesson vendredi, l’idole des jeunes Johnny Hallyday aura son hommage samedi sous un format «populaire», identique à des obsèques éminemment dignes façon Victor Hugo. Son cortège funéraire descendra l’Avenue des Champs-Elysées, avec accompagnement musical, depuis l’Arc de Triomphe, suivi d’une centaine de bikers jusqu’à l’Eglise de la Madeleine, où le Président Emmanuel Macron prononcera un discours «sans doute plus personnel» que pour Jean d’Ormesson. L’idée étant de permettre aux innombrables fans du chanteur, venant de la France des profondeurs de l’accompagner, une dernière fois. Ce qui, indéniablement, n’aurait pas été concevable dans le cadre d’un hommage aux Invalides.
M’inspirant de l’analyse du Docteur en histoire et sociologie Yves Santamaria, auteur de «Johnny, sociologie d’un rockeur», je suis heureux de partager avec vous sa réverbération sociétale : «Dernière icone française» - La France orpheline»… «La mort de Johnny Hallyday est vécue comme un drame national. Pour comprendre ce phénomène, Planet s’est penché sur l’impact du rockeur sur la société française… Il suffit de poser la question autour de soi, de lire les témoignages sur les réseaux sociaux, qu’on l’aime ou pas, tout le monde connaît Johnny Hallyday. Rarement une personnalité française aura imprégnée son époque de cette façon, et pour cause, l’apport du chanteur ne se mesure pas en seulement en notes de musique. Même si cela peut paraître excessif au regard d’autres phénomènes comme Internet ou le communisme, oui Johnny Hallyday a joué un rôle majeur dans la société française », assure avec force le docteur en sociologie.
Pour clore ma réflexion, l’idole des Jeunes Johnny Hallyday ne se ménageait jamais… Jusqu’à la révélation de son cancer du poumon, le 8 mars dernier, d’abord minimisé par l’artiste star et son entourage. « Je vais très bien, merci », avait même affirmé un Johnny plus combatif que jamais. Qui devait sortir un nouvel album. Et d’enchaîner les concerts cet été, avec ses complices des vieilles canailles, Eddy Mitchell et Jacques Dutronc. La maladie ne lui aura pas permis ! Entré dans la légende de son vivant, ce fan de James Dean et de Marlon Brando les a aujourd’hui rejoints au firmament. On peine à le croire, même l’énoncer semble une absurdité. Mais Johnny s’en est allé vaincu par cette terrible maladie. Cette « bête de scène » qui a su, constamment se réinventer en presque 60 ans d’une carrière unique, est devenue plus qu’une star… Une légende ! Et comme son idole Elvis Presley l’avait prouvé avant, les légendes ne meurent jamais.
Son Excellence Monsieur Cheickh Sadibou DIALLO
Conseiller Spécial du Président de la République
Ancien Consul Général du Sénégal en Rhône-Alpes