IMPACTS DE LA COVID-19 SUR LE SECTEUR PÉTROLIER ET GAZIER : Les rêves brisés du Sénégal

08 - Décembre - 2020

Le Sénégal ne parviendra plus à réaliser une transformation économique par le développement de ses champs pétrolifères et gaziers offshore, a révélé une nouvelle analyse financière menée par la société Open Oil.
L'effondrement des prix du pétrole à court terme en 2020, et les projections à long terme d'un déclin structurel dû à la transition énergétique, mettent en doute tout développement au-delà des étapes initiales annoncées, d’après la même source. Selon un scénario réaliste, la contribution du secteur pétrolier dans les finances publiques sera minime. L'analyse montre également que Petrosen, la compagnie pétrolière publique du Sénégal, devrait emprunter plus d'un milliard de dollars pour exercer pleinement son droit de participation dans les champs pétroliers de Sangomar et Grand Tortue Ahmeyim (Gta).
Avec la transition énergétique -pour laquelle le Sénégal s’est engagé en signant l’Accord de Paris- il existe des scénarios réalistes dans lesquels Petrosen ne gagnera jamais assez pour rembourser les prêts. L'analyse a été réalisée en élaborant un modèle de flux de trésorerie actualisé, suivant la norme de modélisation financière Fast.
L’étude a ainsi conclu que les revenus du pétrole et du gaz ne peuvent pas alléger la dette publique du Sénégal, qui s'élève actuellement à environ 15 milliards de dollars. Elle ajoute que l'exercice du droit contractuel de participation au capital de la compagnie pétrolière nationale Petrosen expose le Sénégal à une dette supplémentaire de plus d'un milliard de dollars. «Il existe un risque important que ces prêts ne soient jamais remboursés, ce qui en ferait des investissements déficitaires », d’après l’étude qui indique que le secteur offshore n'apportera aucune contribution significative aux finances publiques du Sénégal. «Les recettes atteindront à peine 2 % du budget annuel, et ce uniquement à partir des années 2030. Le Sénégal a prolongé le délai pour un nouveau cycle d'octroi de licences jusqu'au 15 décembre 2020, après plusieurs retards antérieurs », indique l’étude. « La réponse à la série d'appels d'offres sera mise sous pression », a déclaré Johnny West, directeur d'OpenOil, la société leader de la modélisation financière d'intérêt public des actifs de ressources naturelles.
«Les conditions fiscales du cycle ont été révisées pour donner au gouvernement une plus grande part des bénéfices, en réponse aux faibles parts de bénéfices dans les contrats précédents, mais cela s'est produit au moment où les investisseurs sont sur pression à cause de la Covid-19 et de la transition énergétique », a-t-il ajouté.

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