Interdiction plastique au Sénégal: le ministre Abdou Karim Sall compte appliquer la loi dans toute sa rigueur

05 - Février - 2020

Plus de produits plastiques dans les boutiques ou autres. Après l’échec de son prédécesseur à appliquer la loi sur l’interdiction des sachets plastiques dans le pays, le ministre Abdou Karim Sall compte réussir sa politique destinée à protéger l’environnement. Mardi, lors d’un déjeuner de presse, il est revenu sur les méfaits des produits plastiques tout en prévenant que la loi sera appliquée dans toute sa vigueur.

La loi relative à la prévention et la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques est comparable à celle sur la mendicité. Le point commun entre ces deux lois, c’est que leur application n’a jamais été effective. Le ministre de l’Environnement, Abdou Karim Sall, pour sa part, compte relever le défi de la mise en œuvre de la loi portant interdiction des sachets plastiques d’une certaine épaisseur. Mardi, devant les journalistes invités à un déjeuner, M. Sall a soutenu que des sanctions proportionnées (qui peuvent être pécuniaires, d’abord, et aller jusqu’à l’emprisonnement) seront appliquées aux récalcitrants.

Selon le ministre, la croissance non contrôlée de la pollution plastique a poussé le Sénégal à adopter la loi n°2015-09 du 04 mai 2015 relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution, de l’utilisation de sachets de faible micronnage et à la gestion rationnelle des déchets plastiques. « La loi est faite pour être appliquée. Cette loi sera appliquée dans toute sa vigueur. Nous n’allons laisser aucun marché, aucun grossiste en rade. Nous ferons des décentes, des saisies et il y aura des amendes », a-t-il promis sur fond de mise en garde.

Il faut dire que la première tentative d’application de la loi votée en 2015 a été un échec. Une loi qui n’a été effective que dès les premiers mois avant que les produits plastiques refassent surface dans les boutiques, les supermarchés, les cantines et étals de marchés etc. Comme un pied-de-nez à la loi, les importations de sachets plastiques ont même augmenté depuis lors de 20 %, alors que la production, pour sa part, connaissait une croissance de 7 %.
Selon M. Abdou Karim Sall, donc, force est de constater que la situation n’a guère changé depuis l’entrée en vigueur de la loi précitée. A cet effet, il promet que toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour que, cette fois-ci, la loi soit appliquée dans la durée. « Nous ne voulons pas des actions d’éclat, mais des actions dans la durée. Nous allons travailler en collaboration avec les forces de défense et de sécurité, les services du ministère du Commerce et des volontaires », a-t-il fait savoir.

Toutefois, le ministre a précisé que l’interdiction ne vise pas les sacs plastiques destinés et utilisés dans les points de vente pour emballer des denrées alimentaires afin de les protéger, de permettre leur manutention ou leur acheminement du producteur ou du vendeur au consommateur, et d’assurer leur présentation. Les sacs plastiques visés, souligne-t-il, doivent être de couleur transparente et fabriqués à partir de matières plastiques recyclables. Leur importation est soumise à autorisation préalable du ministre chargé de l’Environnement.

Abdou Karim Sall a listé les peines encourues par les personnes morales important ou utilisant les sachets plastiques. Elles vont de l’amende dont le taux maximum est égal au quintuple de celui prévu pour les personnes physiques par la disposition qui réprime l’infraction à la fermeture définitive ou pour une durée de cinq ans au plus d’un ou de plusieurs des établissements de l’entreprise ayant servi à commettre les faits incriminés.
La sanction peut aussi revêtir la forme d’une confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l’infraction ou de la chose qui en est le produit ; l’affichage de la décision prononcée ou de la diffusion de celle-ci, soit par la presse écrite, soit par tout moyen de communication au public par voie électronique. « Je ne sais pas comment ils vont faire avec leurs sachets plastiques, mais d’ici le délai de trois mois, nous ne tolérerons plus ces produits. La loi sera appliquée », a menacé fermement, en conclusion, le ministre de l’environnement, M. Abdou Karim Sall. Les acteurs ont jusqu’au 20 avril pour se débarrasser de leurs produits plastiques. A bon entendeur...

Le Témoin

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

21 - Janvier - 2025

Sénégal : Ousmane Sonko annonce l’ère de la tolérance zéro contre la corruption

Lors de la cérémonie de clôture de la première édition de la Conférence des administrateurs et managers publics, le Premier ministre Ousmane Sonko a tenu...

21 - Janvier - 2025

Le MFDC/Mangokouro exige la libération du journaliste René Capain Bassène

Les membres de la faction de Mangokouro du MFDC ont célébré le 18e anniversaire de la mort de l’abbé Augustin Diamacoune Senghor, leader du Mouvement des forces...

21 - Janvier - 2025

Femme tuée à coups de machette à Linguere: Le mari avoue sa culpabilité, explique comment elle l'a découpé et accuse Satan

G. SOW, qui a tué son épouse avec plusieurs coups de machette avant de l’abandonner dans un buisson, au village de Awaly, dans le département de Linguère a tout...

21 - Janvier - 2025

Macky Sall prend les devants et prépare déjà sa défense au cas où il serait poursuivi

Enquête révèle que l'ancien président Macky Sall qui vit au Maroc depuis son départ du pouvoir, le 2 avril dernier, «suit de très près la...

20 - Janvier - 2025

Affaire Farba Ngom: le dossier d'accusation remis à la commission Ad hoc ce mardi

Les avocats de Farba Ngom affirmaient ne pas savoir ce qui était reproché à leur client. « Nous, les avocats, ignorons ce qui se passe », a déclaré...