Interdiction rapatriement corps Sénégalais décédés de Covid-19: La diaspora sénégalaise traîne Macky devant la Cour Suprême

06 - Mai - 2020

Le Collectif pour le Rapatriement des Sénégalais décédés du Covid-19 à l’étranger, présent dans plus de 30 pays, dit s’activer depuis le 9 avril pour la levée de la mesure prise par l’état et interdisant ce rapatriement de compatriotes morts de la pandémie. Le Collectif confie avoir demandé, par différents canaux et à titre gracieux, le aux autorités compétentes l’annulation de cette décision qui remet en cause le droit fondamental des familles d’enterrer leurs morts au Sénégal.

« Un communiqué a été rendu public le 12 avril 2020 dans ce sens, suivi d’une lettre en date du 15 avril adressée au ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. une nouvelle correspondance, datée du 19 avril 2020, sollicitait une dérogation auprès du même ministre afin que les compatriotes déjà décédés du Covid-19 puissent être transportés au Sénégal en attendant la levée totale de la mesure. Face au silence des autorités saisies, le Collectif s’est adressé directement au Président de la République dans une correspondance à la fois ouverte et protocolaire en date du 29 avril 2020 », rappellent les membres du Collectif.

A les en croire, parallèlement à ces démarches, « les médecins, juristes et techniciens du Collectif ont rassemblé et présenté l’ensemble des arguments écartant tout risque dans le transport des corps du lieu de décès vers le Sénégal. » Le Collectif informe aussi que des chefs religieux et porteurs de voix ont également été mis à contribution dans cette recherche méticuleuse d’une solution raisonnable. Hélas, se désolent les animateurs du Collectif, « toutes ces tentatives sont restées vaines, à telle enseigne qu’à ce jour plusieurs corps de nos compatriotes demeurent bloqués dans des morgues pour une durée encore indéterminée, renforçant chaque jour un peu plus l’angoisse, la souffrance et l’attente interminable des familles. »

Un pool d’avocats saisi…

Compte tenu de l’extrême urgence, le Collectif pour le Rapatriement, « en lien avec un réseau d’avocats sénégalais de la diaspora (RAFSEN), a décidé de soutenir une requête en référé liberté devant la Cour Suprême, qui sera déposée le mardi 5 mai 2020 à 9 heures. » « La Cour disposera de 48 heures pour se prononcer. Les requérants sont des familles ayant un corps en attente de rapatriement, des Sénégalais de la diaspora évoluant dans les pays les plus concernés ainsi que des associations dont l’objet est lié à la défense des Sénégalais de l’extérieur. La démarche auprès de la Cour Suprême vise l’obtention, le plus rapidement possible, de toutes mesures propres à sauvegarder les libertés fondamentales des Sénégalais ainsi violées et l’effectivité du droit de rapatriement des corps des Sénégalais décédés du covid-19, dans le respect des protocoles d’hygiène applicables », informe le Collectif.

Les avocats chargés de l’affaire sont Maître Assane Dioma Ndiaye, Avocat à la Cour/barreau du Sénégal, Maître Adnan Yahya, Avocat à la Cour/barreau du Sénégal, Maître Amadou Aly Kane, Avocat à la Cour/barreau du Sénégal Maître Issakha Ndiaye, Avocat à la Cour inscrit au barreau de Paris, Maître Alioune Ndiaye, Avocat à la Cour aux barreaux de Milan et Madrid, Maître Papa Djibril Kanté, Avocat/Lawyer au barreau du Québec/Canada.

«Il existe bien des possibilités pour rapatrier les corps…», affirme Me Assane Dioma Ndiaye

L’Association des Sénégalais de la diaspora porte plainte en référé administratif contre l’Etat devant la Cour suprême pour non rapatriement des corps de nos compatriotes décédés du covid19. D’après l’un des s avocats du Collectif, Me Assane Dioma Ndiaye, l’Etat n’a fourni aucun argument scientifique ou sanitaire qui indique de façon tangible que tout rapatriement peut être d’un risque anormal spécial pour la population.

Autrement dit, il n’y a aucun avis scientifique à l’appui de l’arrêté ministériel d’interdiction du rapatriement des corps. « En réalité, si nous enclenchons cette procédure, c’est pour que la Cour suprême puisse enjoindre à l’Etat du Sénégal de permettre le rapatriement des corps des personnes décédées du covid19 à l’extérieur. Nos clients estiment que rien ne s’oppose à ce que ces corps puissent être rapatriés. Parce que tous les avis médicaux scientifiques établissent qu’il n’y a aucun danger à ce que ces corps reviennent au Sénégal. Il y a un protocole funéraire qui sera testé. Ces corps ne seront pas manipulés à l’arrivée. Par conséquent, le droit a une sépulture digne doit être préservé. La liberté religieuse également des familles doit être garantie » a indiqué Maitre Assane Dioma Ndiaye joint au téléphone.

A l’en croire, il n’y a aucun risque de contamination du virus par le rapatriement de ces corps. Des dispositifs sécuritaires ont été bien élucidés par des spécialistes et des experts. « S’il y a une concurrence de droit, il y a principe de précaution certes pour les Etats. Mais il existe également des droits fondamentaux pour les citoyens. Nous avons commis des experts, des scientifiques. Et tout le monde admet qu’aujourd’hui de la même façon qu’il existe un protocole thérapeutique comme l’hydroxychloroquine, il existe aussi un protocole funéraire. Il existe des sociétés de pompes funèbres qui se chargent des corps, des toilettes, de l’encerclement dans les cercueils avec tous les produits phytosanitaires exigibles. Les corps arriveront dans des conditions où il n’y a aucun risque de contagion. A l’arrivée aussi la famille ne pourra pas accéder aux corps. Donc la dépouille sera acheminée directement au niveau de l’espace mortuaire où l’on doit l’enterrer. Tous les scientifiques admettent ces possibilités. A l’impossible nul n’est tenu» a conclu Me Assane Dioma Ndiaye.

Le Témoin

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

12 - Novembre - 2024

Escroquerie foncière: Le Colonel Cheikh SARR entendu par le juge d’instruction et confronté au plaignant

Le Colonel de la Gendarmerie nationale placé sous mandat de dépôt dans l’affaire d’escroquerie foncière impliquant Doro GAYE a été entendu par...

12 - Novembre - 2024

L’épouse de Moustapha BA et son attaché de cabinet entendus par la DIC

La Division des Investigations Criminelles (DIC) a entamé les auditions dans l’enquête concernant la “mort suspecte” de l’ancien ministre des Finances et du...

11 - Novembre - 2024

Prodac : Des milliards détournés au cœur d’un système de fausses factures

L’enquête de la Division des investigations criminelles (Dic), suite au rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) sur le Prodac, a mis en lumière...

11 - Novembre - 2024

Paris : Le silence de Moustapha Bâ avant sa mort... Comment sa femme a découvert son corps sans vie

L'épouse de l'ancien ministre des Finances et du Budget, Moustapha Bâ, devrait être entendue par la Division des Investigations Criminelles (DIC) dans le cadre de...

11 - Novembre - 2024

Décès d’un militaire par pendaison à Ziguinchor : une enquête ouverte

En service au Premier Bataillon de Dakar, Roger SADIO a été retrouvé mort pendu samedi au quartier Néma 2 de Ziguinchor, dans la chambre de son frère. Selon...