JOURNÉE CULTURELLE : POUR DÉVELOPPEMENT DE LEUR TERROIR, LES MEMBRES DE DEBOUT JEUNESSE BOUNDOU VEULENT EXPLORER UNE NOUVELLE VOIE

02 - Août - 2018

Ils ont construit des écoles, des dispensaires , des puits…Ils envoient aussi de l’argent, beaucoup sans doute, pour sortir leurs villages respectifs de la pauvreté. En vain ! Conséquence, les jeunes qui y sont originaires continuent à allonger la liste déjà longues des bras valides africains qui échouent dans la Méditerranée ou dans le désert du Sahara, en quête de meilleurs lendemains. La situation est grave et appelle donc une réorientation de leur contribution dans le développement de leur terroir d’origine. Et c’est cette nouvelle voie qu’ils ont décidée d’explorer. Ils, ce sont les jeunes du Boundou en France. L’annonce a été faite par Salif Tevette, président de Debout Jeunesse Boundou. C’était le samedi 28 juillet, lors de la journée culturelle de l’association , aux Mureaux.
Il a ainsi invité ses camarades à « voir l’avenir avec un autre regard ; une nouvelle vision qui nous permettra de nous organiser autrement afin de réaliser des projets d’investissement dans nos localités d’origine », a-t-il ensuite expliqué. « La diaspora continue toujours de mobiliser des ressources, mais maintenant, nous voulons réorienter ces ressources vers le développement ou en tout cas, des investissements productifs », a détaillé Souleymane Diallo, conseiller technique de l’association.
Mais «avant tout, nous devons veiller au respect des programmes prévus par les autorités locales, nationales ou internationales, a tenu à préciser le président de Debout Jeunesse Boundou. De ce fait, nos projets d’investissement doivent s’articuler avec les mesures prises par [les] institutions, a-t-il expliqué avant de rappeler que : Dès son accession au pouvoir, Son Excellence le Président Macky Sall a mis en place non seulement un ensemble de programmes de développement, mais aussi et surtout, plusieurs outils financiers pour accompagner les porteurs de projet afin de réduire les inégalités sociales et rétablir l’équilibre entre les territoires. A cet effet, on peut citer le PSE, le PUDC, le PUMA, le FONGIP, le FAISE, le PRODAC... »
« C’est à titre que je lance un appel à toute la jeunesse de Boundou pour [qu’elle s’approprie ] ces instruments financiers qui existent déjà pour relever collectivement les défis. Jeunesse de Boundou, mobilisons-nous ! Jeunesse de Boundou, organisons ! Jeunesse de Boundou, unissons-nous pour relever tous ces défis ! »
L’appel de M. Tevette est d’autant plus opportun que malgré la disponibilité de ces « instruments financiers », les populations du Boundou ( comme nous l’avons dit précédemment) n’ont pas encore réussi à vaincre la pauvreté. Certes, « beaucoup de choses ont été faites, notamment en matière d'accès à l'eau, à l’électricité, à la téléphonie mobile, mais il reste encore beaucoup à faire. Il subsiste encore beaucoup de difficultés. Par exemple, la route Tamba-Goudiry-Bakel n'est pas encore goudronnée, alors que cela fait deux ans qu'on nous dit que le financement est acquis. Les gens se lamentent, et c'est tout à fait normal », a fait remarquer Souleymane Diallo.
« Depuis plus de 60 ans, on voit encore des localités entières isolées du reste du pays, caractérisées par des difficultés d’accès à l'eau, à l'électricité, à l’éducation et à la santé. Depuis de longues dates, on voit le quotidien pénible des femmes de tous âges, depuis de longues dates, on voit le chômage des jeunes augmenter sans cesse », avait auparavant souligné Salif Tevette.
Docteur Diallo a par ailleurs tenu à mentionner des « incohérences dans les programmes d'exécution [des autorités ]. On voit par exemple deux villages distants de cinq à dix kilomètres, l'un est raccordé au réseau alors que l'autre ne l'est pas ; et on saute de quinze kilomètres pour aller raccorder un troisième village. Cela pose problème. De plus, aujourd'hui encore des femmes meurent pendant l’accouchement parce que tout simplement il n'y a pas de structures sanitaires ».
Les officiels présents à l’ouverture de la journée culturelle (Djimo Souaré, député et président du conseil départemental de Goudiry ; Amadou Ciré Sall, conseiller du Premier ministre chargé de la diaspora ; Amadou Diallo, consul général du Sénégal à Paris…) ne manqueront certainement pas de tenter de convaincre leurs supérieurs de trouver une solution pour le Boundou. D’ailleurs la question qui coule de source est de se demander si les membres de cette association(beaucoup sont pourtant membres de l’APR) ne seront pas tentés de brandir la menace d’un vote sanction d’autant plus que c’est la énième fois qu’ils déplorent publiquement le dénuement dans lequel se trouve leur terroir.
La culture a naturellement été l’autre temps fort de la manifestation. Les différents artistes invités ont rivalisé de talents pour donner un cachet particulier à l'événement. Ils ont revisité le riche patrimoine culturel du Boundou. Nul doute que leur contribution à cette journée permettra aux jeunes issus de l’immigration d’apprendre les valeurs qui fondent leur société d’origine.

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