JUSTICE - AFFAIRE LAMINE DIACK: L’AJA SAISIT LA FRANCE

25 - Août - 2017

Dans une lettre en date du 3 août 2017 dont une copie est parvenue, à la Rédaction de Sud Quotidien, l’Association des juristes africains (Aja) demande à la justice française d’accorder une «clémence» à l’ancien président de l’Association internationale des Fédérations d’athlétisme (IAAF), Lamine Diack qui est interdit de sortir du territoire hexagonal depuis le 3 novembre 2015. Ainsi, Me Benoit Ngom et ses collègues ont formulé une requête adressée au Garde des Sceaux, Ministre de la justice Madame Nicole Bellouet -(avec ampliations aux départements de la Justice du Sénégal et des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur)- afin qu’elle use de son influence pour que Lamine Diack puisse recouvrer la liberté le plus rapidement possible.

Bientôt 22 mois que Lamine Diack, sans jugement aucun, est interdit dans sortir du territoire français dans l’affaire dite de dopage au sein de l’IAAF qui a éclaboussé l’athlétisme mondial depuis son arrestation le 3 novembre 2015. Et dire qu’il était même invité à Paris pour le CNO français pour une communication lors d’un séminaire le 3 novembre 2015 de 10h45 et 12h ayant pour thème : «Parcours : ambitions internationales».

Le paiement de la caution fixée à 500.000 euros (plus de 328 millions F Cfa) ne fera pas fléchir la décision du juge. Quant à l’enquête, il n’a toujours pas établi la culpabilité de l’ancien maire de Dakar. 

Face à état de fait, l’Association des juristes d’Afrique a décidé de se saisir du dossier, en demandant à Madame Nicole Belloubet, Garde des sceaux et Ministre de la justice de la République française d’user de son influence afin que l’ancien président de l’Association internationale des Fédérations d’athlétisme (IAAF) Lamine Diack puisse recouvrer sa liberté.

Les membres de cette association de juristes l’ont notifié dans une lettre dont la rédaction de Sud Quotidien a  reçu une copie.

«En considération de l’importance que le Président Emmanuel Macron accorde à l’émergence d’une société civile plus active  dans la défense des causes justes et à une justice qui s’inspire davantage des grands idéaux  qui ont aminé la France patrie des droits de l’homme, notre organisation souhaite que vous usiez de votre influence  afin que M. Lamine Diack, aujourd’hui âgé de 84 ans, tout en étant à la disposition de la justice française, puisse dans les plus brefs délais, regagner son domicile au Sénégal», indique Benoit Ngom, président de l’Aja dans sa missive.

Demande de relecture plus humaniste de la politique de coopération judicaire  entre le Sénégal et la France

Plus haut, il écrit : «permettez moi, de saisir l’occasion des prochains championnats du monde d’athlétisme qui se dérouleront à Londres (4 au 13 août, Ndlr) dans les prochains jours pour demander de bien vouloir procéder, en faveur de Monsieur Lamine Diack  à une relecture plus humaniste  de la politique de coopération judicaire entre le Sénégal et la France».

«En effet, depuis 1962, cette politique a contribué à créer  entre ces deux pays un cadre juridique stable  qui a favorisé le développement d’une relation sociale multiforme», plaide-t-il.

Selon lui, le Sénégal et la France entretiennent dans le domaine de la justice de solides relations fondées sur la convention de coopération judiciaire signée en 1974  qui, lui semble-t-il, peut garantir une administration judiciaire convenable de ce dossier qui tienne compte des impératifs actuels de la justice et des considérations humanitaires les plus justifiées.

«La France et le Sénégal partagent des valeurs essentielles qui  fondent la croyance en la démocratie, l’Etat de droit et l’égalité des citoyens devant la loi. Mais, ces deux pays attachent aussi une importance particulière à l’exemplarité de la vie de certains de leurs citoyens en ce qu’elle peut servir de boussole et de viatique aux générations actuelles et futures», soutient Me Ngom.

Rappelant que le goût de l’effort, la persévérance et la discipline ont marqué le cursus honorum de ce grand sportif, il déclare que son œuvre monumentale à la tête de la fédération internationale d’athlétisme sur une période de 20 ans en qualité de vice président et puis de président a beaucoup servi la cause du continent africain dont beaucoup de ses fils lui portent une grande amitié et considération.

«Lamine Diack, autorité africaine de dimension mondiale a fait partie des plus éminentes et des plus influentes personnalités au niveau international. A ce titre, il a reçu les distinctions les plus prestigieuses des plus grands pays qui n’avaient certainement pas manqué de scruter sa vie avant de l’honorer. Tout ceci ajouté à son prestigieux passé  d‘athlète français  et puis sénégalais,  sa remarquable carrière politique dans son pays, d’origine le Sénégal nous a incité à nous pencher sur son sort», a-t-il souligné.

 

Seneplus 

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