JUSTICE: GABRIEL DOLLE MOUILLE LAMINE DIACK
Appelé à la barre pour apporter des compléments d’informations suite à la lecture, par la juge, du rapport des faits reprochés aux prévenus, Gabriel Dollé, l’ex-responsable de l’antidopage à la Fédération internationale d’athlétisme, a littéralement mouillé Lamine Diack dès l’entame de son propos.
Lamine Diack, confesse-t-il, m’a dit que l’IAAF avait des difficultés financières, il m’a donc demandé de traiter le cas des athlètes russes avec discrétion. Cela permettrait à la fédération internationale d’athlétisme d’être à l’abris d’un scandale, explique Docteur Dollé. L’objectif de Lamine Diack renseigne-t-il, était surtout de ne pas faire fuir les sponsors. En l’en croire, Lamine Diack travaillait pour une « suspension officieuse » des athlètes mis en cause en attendant la procédure officielle qui devrait être lancée après les Jeux Olympiques.
Gabriel Dollé dit avoir accepté de jouer le jeu à condition que les athlètes mis en cause ne participent pas aux Jeux Olympiques. Malheureusement, déplore-t-il, on a fait participer quatre athlètes russes aux JO. « J’ai été trahi », soutient-il.
« J’avais fait des concessions dans l’intérêt supérieur de l’IAAF », martele Gabriel Dolé. Ce qu’il a surtout déploré, c’est le fait, dit-il, qu’il y ait eu extorsion d’argent dans cette affaire.
Mais Vous avez quand même reçu une enveloppe de la part de Massata Diack, lui dit la juge. Une enveloppe de 50 mille euros. « Oui, un jour, il m’a convoqué à l’hôtel et il m’a remis une enveloppe. Je pensais que c’était lié à la réussite du sponsoring. Je ne savais pas que c’était l’argent de la corruption. Je regrette de l’avoir accepté », avoue-t-il.
Me William Bourdon et Me Simon Ndiaye, les avocats de Lamine Diack, relativisent. Pour eux, au fond, Dollé n’a pas mouillé leur client.
L’audience reprend le mercredi.
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