JUSTICE : PAPE ALE NIANG EN GREVE DE LA FAIM TRANSFERE A L'HOPITAL, SELON SON AVOCAT

26 - Décembre - 2022

Le journaliste sénégalais Pape Alé Niang, renvoyé en détention depuis six jours pour des «informations de nature à nuire à la défense nationale», est «très éprouvé» par sa grève de la faim et «a été évacué dans un hôpital», a déclaré dimanche à l'AFP un de ses avocats.

Pape Alé Niang «est évacué à l'hôpital Principal (de Dakar) depuis hier (samedi) soir. Il est très éprouvé par sa grève de la faim» qu'il observe «depuis sa nouvelle incarcération mardi» 20 décembre, a affirmé à l'AFP Me Moussa Sarr, confirmant une information de la Coordination des associations de presse (CAP), une confédération syndicale locale.

Patron du site d'informations Dakar Matin, M. Niang avait été renvoyé en prison le 20 décembre après avoir été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire le 14 décembre. Son contrôle judiciaire était intervenu après plus d'un mois de détention près de Dakar pour «divulgation d'informations de nature à nuire à la Défense nationale», «recel de documents administratifs et militaires» et «diffusion de fausses nouvelles». Le parquet de Dakar avait annoncé le 20 décembre dans un communiqué avoir »révoqué« ce contrôle judiciaire.

Il l'avait justifié par les «sorties médiatiques» du journaliste qui sont «une violation des obligations» qui lui «faisaient défense de communiquer sous aucune forme sur les faits objets de poursuite». Or, selon le parquet, «l'inculpé a largement contrevenu à ses obligations en abordant volontairement lors de ses lives sur Youtube les faits poursuivis» et lors desquels il a mené «des attaques injustifiées aussi bien contre une autorité de la police que contre les enquêteurs».

Le journaliste affirme faire «l'objet d'un acharnement et d'une persécution abominables» de la part du pouvoir sénégalais qui a «décidé de (le) faire taire à tout prix», dans un communiqué publié le jour de son renvoi en prison. La détention du journaliste a suscité une vague de critiques de la presse et de la société civile contre les autorités. Le Sénégal est volontiers loué par ses partenaires pour ses pratiques démocratiques, mais les défenseurs des droits humains nuancent cette appréciation. Le Sénégal est 73e sur 180 au dernier classement sur la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Le pays a perdu 24 places par rapport à 2021.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

24 - Juillet - 2024

Procès en appel dans l'affaire de Boffa-Bayotte : forte mobilisation des familles et amis des détenus

Le procès en appel de l'affaire de la tuerie de la forêt de Boffa-Bayotte, dans la région de Ziguinchor (sud), débute ce mercredi. Dès 8 heures, la salle...

23 - Juillet - 2024

L’Etat devra sévir ! Aucun franc ne devrait rester entre leurs mains (Fadilou Keïta)

« Ces messieurs qui nous ont précédés ont sciemment distribué nos milliards avec une désinvolture inqualifiable ». Une déclaration du...

23 - Juillet - 2024

Rapport sur l’emploi 2023 : 61.036 contrats de travail visés, dont 30.999 CDD et 19.159 CDI

Le Rapport annuel des Statistiques du travail de l’année 2023 a été publié hier, lundi 22 juillet 2023. Il ressort du document un total de 61.036 contrats de...

22 - Juillet - 2024

Mbour : Les Vacances agricoles 2024 officiellement lancées à Roff

Le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, Mabouba Diagne, et son homologue de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène...

22 - Juillet - 2024

Conseil supérieur de la magistrature : Les magistrats veulent que le chef de l'Etat reste à la tête

Les magistrats ont exprimé leur position au sujet d’une éventuelle réforme du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Ils ont pris position «avant...