L’Eco de la servitude : L'Afrique trahie par ses dirigeants (Par Dr Babacar Diop FDS)

25 - Mai - 2020

Le conseil des ministres de France, en sa dernière séance, a officialisé le changement de nom du franc Cfa qui devient l’« Eco ».

L’image constitue une humiliation pour les peuples africains dont la dignité a été bafouée pour une nouvelle fois. Le destin de l’Afrique se joue encore au XXIe siècle à la table de conférence des ministres de Paris. Décidément, les chaînes de la conférence de Berlin (1884-1885) restent longues et solides. Nous avons besoin de la volonté inaltérable des peuples pour les rompre définitivement.

Le changement de nom du franc Cfa, sans mesures substantielles, est la preuve la plus éloquente que nous sommes toujours victimes d’une violente domination et exploitation néocoloniales. En réalité, l’Eco constitue le symbole d’une nouvelle répression et aliénation monétaires de l’Afrique. Pourquoi toujours la France et l’Europe et pas nous-mêmes ? Pourquoi la France garantit notre monnaie ? Pourquoi la parité devrait rester fixe à l’Euro ? Pourquoi la Banque de France devrait imprimer les nouveaux billets Eco ? Voilà ce qu’on appelle la répression et l’autorépression monétaires.

Les pays de l’UEMOA et de la CEMAC sont les seuls au monde dont la monnaie dépend toujours et encore de l’ancienne puissance coloniale. Les peuples de l’Amérique latine et de l’Asie progressent à pas de géant avec dignité vers la pleine libération. En Afrique, nous refusons d’assumer notre responsabilité collective et historique devant notre destin.

Le projet de monnaie commune régionale des 15 pays de la CEDEAO, avec un régime de change flexible, annoncé avec enthousiasme, s’est transformé en une illusion. Les dirigeants africains ont préféré protéger les intérêts de la France, que d’entendre la saine et juste colère de la jeunesse africaine. Alassane Ouattara et Macky Sall, les valets de pied de la France en Afrique, doivent comprendre que la jeunesse africaine revendique plus qu’un changement de nom. Elle réclame la fin de la domination et de l’exploitation du continent africain par les pays développés. Elle revendique la pleine souveraineté en vue de la promotion d’un monde plus humain pour tous.

La Seconde émancipation des peuples africains à laquelle j’appelle à plein cœur passera nécessairement et impérativement par une libération monétaire. En vérité, le destin de l’Afrique se joue inexorablement sur la monnaie.

La jeunesse africaine, épuisée par la violence de la domination et de l’exploitation de la France, consciente de ses droits, mais également de ses responsabilités historiques, et en tant que force vive de notre peuple, organisera et dirigera les luttes populaires, patriotiques et démocratiques pour la conquête de la souveraineté de nos Etats.
La dignité de l’Afrique n’est pas matière à commerce.

Dr Babacar DIOP, Leader du Fds

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

20 - Juin - 2024

Mutinerie au Camp pénal de Liberté 6 : Des détenus blessés par balles à blanc…

La prison de Camp Pénal de Liberté 6 a été le théâtre d’affrontements entre détenus et matons, ce mercredi 19 juin 2024. Dans des...

20 - Juin - 2024

Affrontements à Médina Gounass : La Guinée-Bissau ferme partiellement sa frontière avec le Sénégal (Président)

Le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo a ordonné mercredi la fermeture d’une partie de la frontière avec le Sénégal après des...


20 - Juin - 2024

Prix des denrées : La date de la réunion du Conseil national de la Consommation connue

La réunion du Conseil national de la Consommation est prévue le vendredi 21 juin 2024, dans un hôtel de la place. Selon un communiqué du ministère de...

20 - Juin - 2024

Diocèse de Ziguinchor : Mgr Jean-Baptiste Valter Manga, nommé nouvel Evêque

Le Saint-Père a nommé Mgr Jean Baptiste Valter Manga, du Clergé de Ziguinchor (Sénégal), jusqu’à présent vice-recteur du Grand...