L’étudiante Fatou Kiné Ndiaye libre
Fatou Kiné Ndiaye est enfin libre. Prévu dans un premier temps le 7 avril dernier, son procès avait été reporté pour audition de Massoukha Mbengue. Elle a finalement recouvré la liberté alors que l'homme qui l'a piégée reste en détention.
Pour rappel, ce 24 février 2021, le monde basculait sous les pieds de Fatou Kiné Ndiaye lorsque les policiers, en service à l’aéroport Mouhamed V de Casablanca lui annoncent qu’elle est en position de garde à vue pour détention et trafic de drogue. La jeune étudiante, âgée de 22 ans, ne le savait pas encore en ce moment : 400 grammes de haschich étaient cachés dans une boîte à chaussures qui était au fond de l’une de ses valises.
C’est lors de son interrogatoire, sous le régime de la garde à vue, que cette brillante étudiante, qui venait de terminer ses études en gestion-management, a compris ce qui s’était passé. Elle s’était faite piéger par Massoukha Mbengue dit « Mass ». En effet, à la veille de sa venue au Sénégal, pour des vacances, elle avait fait une annonce afin de transporter, contre rémunération, des colis au poids (Gp). C’est sur ces entrefaites que Mass s’était rapproché d’elle afin d’envoyer des « chaussures » à Dakar.
Alors que Fatou Kiné Ndiaye, emprisonnée depuis lors, sombrait dans le désespoir, Massoukha Mbengue a été finalement interpellé le 23 mars à Agadir après plusieurs jours de recherches. Et pourtant, ce dernier n’était que le maillon marocain d’un trafic international de drogue piloté depuis le Sénégal.
Dès qu’ils ont été informés de l’affaire, les policiers de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis), qui avaient échangé avec leurs homologues marocains, s’étaient donnés pour mission d’identifier les membres de ce réseau qui a fait plusieurs victimes parmi les « Gp ».
Dans un premier temps, les enquêteurs ont mis la main sur le destinataire initiale du colis, comme le révélait Libération quotidien. Il s’agit de M.Sabaly, étudiant en mécanique, cueilli discrètement à Saly Niakh-Niakhal. Entendu, M.Sabaly a indiqué qu’il n’était qu’un intermédiaire chargé de livrer la «marchandise » à M.Diong. Ce mécanicien automobile sera intercepté aux Almadies. Les enquêteurs n’étaient pas pourtant au bout de leurs surprises.
En exploitant le téléphone de M.Sabaly, ils ont découvert que le mis en cause envoyait les photos des colis de drogue qui devaient quitter le Maroc à un numéro enregistré au nom de «mère beignet ». « Beignet » désignait la drogue comme l’attesteront les investigations menées par l’Ocrtis. « Mère beignet » est K.Ndaw, étudiante logée à Ouakam. Selon Libération quotidien, elle apparaît clairement comme un des cerveaux de cette mafia. A preuve, lors de la perquisition effectuée chez elle, les policiers ont mis la main sur 500 grammes de haschich. Le nommé L.Ndoye a été arrêté pendant la même descente puisqu’il travaillait dans la réception des «colis » avec «mère beignet ».