« L’UTILISATION D’ARMES A FEU PAR LES FORCES DE SECURITE LORS DE MANIFESTATIONS CONSTITUE UN SOMBRE PRECEDENT POUR LE SENEGAL », SOULIGNE LE HAUT-COMMISSARIAT AUX DROITS DE L’HOMME

14 - Juin - 2023

Manifestement, l’étau commence à se refermer sur le gouvernement sénégalais suite aux manifestations meurtrières qui ont suivies la condamnation de Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme. La preuve, l’ONU s’est dite « profondément préoccupée », mardi 13 juin, par l’évolution de la situation des droits humains au Sénégal et par l’usage d’armes à feu par les forces de l’ordre, début juin, contre des manifestants accusés par Dakar de s’être livrés à du « terrorisme ». « L’utilisation d’armes à feu par les forces de sécurité lors de manifestations constitue un sombre précédent pour le Sénégal », souligne le Haut-Commissariat aux droits de l’homme dans un communiqué.
« Nous notons que les autorités ont ouvert des enquêtes et nous leur demandons de veiller à ce que celles-ci soient rapides, indépendantes et approfondies, et qu’elles amènent toute personne trouvée responsable d’un usage de la force injustifié ou disproportionné à rendre compte de ses actes, quels que soient son statut et son affiliation politique », souligne le Haut-Commissariat.
Le Sénégal a été en proie, du 1er au 3 juin, à ses pires troubles depuis des années, après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs. L’annonce de la condamnation a déclenché des violences qui ont fait 16 morts officiellement, 23 selon Amnesty International. Pour sa part, le Haut-Commissariat évoque « au moins » 16 personnes tuées, 350 blessées et plus de 500 arrêtées lors des trois jours de manifestations.
« Nous sommes également préoccupés par la poursuite des restrictions à la liberté d’expression et de réunion pacifique à la suite des manifestations », a encore insisté le Haut-Commissariat. Il évoque en particulier le cas de Walfadjiri TV, une chaîne privée qui couvrait les manifestations en direct et qui a été suspendue le 1er juin « sans justification légale claire et n’a toujours pas été rétablie à ce jour ». L’ONU rappelle également que les restrictions à l’accès à Internet, qui avaient été justifiées par le gouvernement pour mettre fin à « la diffusion des messages haineux et subversifs », « doivent être fondées sur une loi sans ambiguïté et accessible au public ».

avec Afp

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

15 - Mai - 2023

Procès Ousmane Sonko-Adji Sarr : Ce que l'on sait pour l'instant

-Selon Me Ciré Clédor LY, avocat de Ousmane Sonko, accusé de viols et menaces de mort par l’ex-masseuse Adji Sarr, il n’y aura pas de procès mardi prochain,...

15 - Mai - 2023

Ziguinchor: De violents affrontements entre les jeunes du Pastef et les forces de l'ordre devant le domicile de Sonko à l'instant même

De violents affrontements opposent, devant le domicile de Ousmane Sonko, des militants de son parti aux forces de l'ordre. Des cenatines de jeunes pour ne pas dire des milliers ont installé...

15 - Mai - 2023

Manifestations devant le domicile de Sonko à Ziguinchor : Mort d'un policier qui serait heurté par un policier

Des informations données à l'instant même font état d'un mort dans les rangs des forces de sécurité, lors des échauffourées de ce matin...

10 - Mai - 2023

PRESSE-REVUE : LES VIOLENCES A NGOR ET L’APPEL A MANIFESTER DE L’OPPOSITION A LA UNE

Les affrontements entre les jeunes de Ngor et les forces de l’ordre et l’appel à manifester lancé par la coalition de l’opposition Yewwi askan wi pour protester...

10 - Mai - 2023

TENSIONS A NGOR : MACKY SALL CONTRAINT DE NEGOCIER

Le président Macky Sall a reçu une délégation des dignitaires de Ngor, mardi 9 mai. L’objectif, dit-on, est de trouver une solution à...