La vérité des chiffres sur l’Etat hors la loi de Macky /Apr/ Bby Mercredi 2 Octobre 2024 Par Diagne Fodé Roland
L’état des lieux qualifié à juste titre de catastrophique par le premier ministre fait ressortir des mobilisations hors budget de 2500 milliards de francs CFA à l’insu du trésor public, des dissimulations du déficit budgétaire annoncé au cours du second et dernier mandat de Macky Sall 2019-2024 de 5,5 % en réalité de 10,4 %, une dette rapportée au PIB déclarée à 69 % au lieu de plus de 83 %, des dettes cachées de 1892 milliards de francs CFA plus un endettement de 600 milliards de francs CFA devant être dépensés pour 2024 mais dont 300 milliards déjà dépensés en 2023 sans traçabilité. N’oublions pas non plus la dilapidation des 1000 milliards de francs CFA du COVID, les 6000 milliards du contrat pétro-team, les 29 milliards du Prodac, etc. La liste est longue des épinglés d’une bourgeoisie néocoloniale politico-bureaucratique d’État devenue experte en privatisation des deniers publics.
Un pan de voile est ainsi levé sur « le coude présidentiel » mis sur les malversations qui ont jalonné la mal-gouvernance des libéraux néocoloniaux de l’APR/BBY. Prolongeant les révélations des corps de contrôle de l’État (OFNAC, IGE, Cour des compte, etc), le premier ministre a montré clairement que le régime de Macky/APR/BBY a menti au peuple en attendant que les audits sectoriels viennent compléter ce sombre tableau des malversations héritées de l’autocratie libérale néocoloniale.
Le népotisme, la gabegie, la concussion, la corruption sont structurellement inhérentes à l’État néocolonial et le chemin le plus direct et le plus court pour devenir milliardaire est d’occuper une fonction ministérielle ou dans un des démembrements de l’État ou encore dans le secteur public et parapublic. La petite bourgeoisie intellectuelle néocoloniale et de surcroît libérale détourne systématiquement l’argent du contribuable Sénégalais pour s’en mettre plein les poches pour des fastes de prestige, des placements dans les banques des pays impérialistes et investir dans des secteurs non productifs délaissés par les impérialistes. L’accaparement illicite du foncier urbain et rural est une prédilection de cette bourgeoisie d’État parasitaire.
La bourgeoisie privée autochtone ne s’affaire que dans des secteurs économiques délaissés par les Monopoles économiques des oppresseurs coloniaux et néocoloniaux impérialistes ou comme sous traitants des mêmes donneurs d’ordre. Confinée dans le secteur marchand, cette bourgeoisie privée est en réalité une bourgeoisie de « l’import-import » d’un pays maintenu dans le sous développement qui ne produit quasiment rien mais achète et revend tout ce que produisent les pays industrialisés. Le non développement fait du pays un vaste Sandaga où l’on vend tout ce que produisent les autres.
Cette économie anatomiquement de sous-traitance coloniale engendre une croissance économique comptable extravertie qui enrichit d’abord les actionnaires des entreprises impérialistes, ensuite la bourgeoisie bureaucratique d’État et la bourgeoisie de « l’import-import » au détriment des classes laborieuses, des travailleurs manuels et/ou intellectuels, de la bourgeoisie nationale productive, donc du peuple. C’est en cela que le colonialisme et le néocolonialisme sont structurellement un frein au développement des forces productives, c’est-à-dire un obstacle au développement endogène de l’industrie lourde, celle de la production des moyens de productions, de l’innovation scientifique et technologique, la maîtrise nationale et panafricaine productive de la science fondamentale et appliquée, la planification prospective de la sortie du sous développement.
L’économie néocoloniale est possédée pour l’essentiel par les Monopoles capitalistes des pays impérialistes qui s’accaparent des industries extractives, de l’agro-business, de l’eau, de l’électricité, des télécoms, des ports, de la recherche fondamentale et appliquée, etc. Ce monopole dominateur étranger sur l’économie du pays pressuré, hier réduit à la mainmise unilatérale du pays colonisateur, prend, sous le néocolonialisme et la « mondialisation » libérale, la forme d’une intégration à l’économie mondiale sous la houlette des institutions de Brettons Woods (FMI et BM) surtout depuis la dollarisation des échanges commerciaux et financiers à partir de 1971 et sous la réglementation partisane de l’OMC aujourd’hui et de son ancêtre le GATT auparavant.
Le colonialisme se caractérise par l’annexion politique et économique qui fait du pays colonisateur l’unique intermédiaire parasitaire du pays colonisé pour l’accès à l’économie capitaliste mondialisée. C’est le cas de la Kanaky, Guadeloupe, Martinique, Guyane, etc.
Le néocolonialisme a tendance à prolonger cette intégration forcée de la fraction servile de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie autochtone à l’économie de la puissance dominante. Tendance qui met en contradiction avec le peuple la bourgeoisie politico-affairiste d’État alliée à des secteurs de la bourgeoisie privée de « l’import-import » et aux féodaux terriens et marchands par mutation. Les sous traitants locaux et les « marabouts de l’arachide » intermédiaires entre le paysan producteur d’arachide et les huileries/savonneries françaises cèdent la place aux marchands de « l’import-import » sous traitants des marchés commerciaux que sont devenus Dubai, Doha ou des ateliers industriels d’Asie pacifique.
Et contre les velléités d’industrialisation souveraine, les Etats impérialistes n’hésitent pas à mettre en branle leurs armadas militaires pour ramener le pays visé à « l’âge de pierre » comme on l’a vu en Irak, en Libye et en Yougoslavie. Et comme on le voit dans l’actuelle guerre de l’OTAN par djihado-terroristes interposés contre l’AES (Mali, Burkina, Niger).
L’état des lieux désastreux dont a hérité notre pouvoir souverainiste montre les moyens « techniques » par lesquels de 1960 à nos jours, de L.S. Senghor, A. Diouf, A. Wade, Macky Sall, aplatis devant les diktats du there is no alternativ au libéralisme du FMI/BM, le système néocolonial prédateur contrôle nos gouvernants qui volent nos deniers publics et endettent même nos générations futures.
Le diagnostique met en exergue le comment s’enrichissent les bourgeois nationaux juchés dans l’appareil d’État. Il s’agit maintenant par la transition de réparer les dégâts par la reddition des comptes en faisant par la loi et la justice rendre gorge aux pilleurs de la République. C’est le pas nécessaire pour aller de l’avant et préparer les conditions de s’attaquer aux causes dans la perspective de la rupture d’avec le système de l’oppression impérialiste. C’est le chemin à prendre pour la sortie du sous développement imposé.
Il s’agit aussi de remettre notre parti Pastef au centre de la vie politique du pays comme le laboratoire de la pensée, de l’organisation et de l’action souverainiste mobilisatrice du peuple, seul véritable garant de la réalisation du projet d’indépendance nationale et panafricaine.
Gagner les législatives en obtenant la majorité suffisante puis réaliser le 1er congrès et de fusion des 14 avant de gagner les locales sont les étapes nécessaires pour gagner l’engagement commun de rupture et de transformation systémique et stopper le désespoir qui fait qu’une partie de notre jeunesse meurt dans l’émigration piroguière et désertique.