Le cinéaste burkinabé Idrissa Ouedraogo est mort

19 - Février - 2018

Ils ne sont plus si nombreux, ces réalisateurs dont les images ont pu faire espérer aux cinéphiles de la planète que les cinémas d’Afrique noire se joindraient durablement à la grande démocratie du septième art. On sait aujourd’hui, hélas, qu’il n’en a pas été ainsi. Tout au plus compagnonne-t-on avec de grandes et belles voix solitaires – celles d’un Ousmane Sembène et d’un Djibril Diop Mambety (Sénégal), d’un Souleymane Cissé (Mali), d’un Hailé Guerima (Ethiopie), d’un Abderrahmane Sissako (Mauritanie), d’un Mahamat Saleh-Haroun (Tchad). Le Burkinabé Idrissa Ouedraogo, qui s’est éteint le dimanche 18 février à Ouagadougou, à l’âge de 64 ans, est de celles-ci.

Né le 21 février 1954 dans ce qui était encore une colonie française (la Haute-Volta, indépendante en 1960, rebaptisée Burkina Faso en 1984 par le président Thomas Sankara) il se forme à l’Institut africain d’études cinématographique de Ouagadougou, en sort major et crée dans la foulée une société de production pour financer son premier court-métrage, Poko, en 1981. Lapidaire, le film dessine le destin fatal d’une jeune villageoise enceinte qui aurait besoin d’être transportée en ville afin de soigner les complications de sa grossesse. Le village étant éloigné de tout, transportée à main d’hommes sur une charrette, elle meurt finalement simplement en route, et le groupe qui l’accompagne fait demi-tour. Fin de l’histoire. Et tout est dit. La fatalité, la misère, la résignation, le scandale. D’une simplicité biblique, quasiment dépourvu de dialogues, tourné avec les habitants du village, Poko annonce le cinéma documenté et stylisé tout à la fois d’Ouedraogo.

source Lemonde

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

06 - Novembre - 2018

La crise sociale chez le soninké du Mali et de la Mauritanie : un sujet inévitable actuellement

Le mouvement « gambané » a le mérite d’avoir ouvert le débat sur la question de l’esclavage chez les soninkés précisément dans le...

05 - Novembre - 2018

ADIEU L’AINE !(PAR ABDOU LATIF COULIBALY, MINISTRE DE LA CULTURE)

Avec la disparition de Moustapha Kâ, Le Sénégal vient, sans aucun doute, de perdre l’une des figures les plus emblématiques de l’histoire de ses politiques...

03 - Novembre - 2018

Modernisation de la ville de Ziguinchor: Abdoulaye Baldé annonce la construction d'un centre des arts et cultures d'un coût de 660 millions de francs

Ziguinchor aura bientôt un centre des arts et cultures qui s’appellera ‘’Ziguinchor City Center’’. L’annonce a été faite par le maire de la...

02 - Novembre - 2018

CHEIKH GNABALY, RECTEUR DE LA MOSQUEE DE L’ILE-SAINT-DENIS : « NOTRE POROBLEME, C‘EST L’EDUCATION DE NOS ENFANTS »

Son message lors du « Gamou » de la diaspora de Casamance, samedi 27 octobre, à Aulnay-sous-Bois avait retenu l’attention des nombreux fidèles qui avaient fait le...

29 - Octobre - 2018

GAMOU DIASPORA CASAMANCE : LES TEMPS FORTS DE LA PRESENCE DU PARRAIN, ABDOULAYE SALLY SALL

Accueil chaleureux, discours, prières du marabout El Hadji Fansou Bodian, entretien avec Infos15…Le moins qu’on puisse dire, c’est que le ministre conseiller Abdoulaye...