Le maçon tue son chef à coups de pelle et l’enterre sur le chantier

05 - Novembre - 2020

Mouhamed Diabang a apparemment visionné beaucoup de films. Hier, il comparaissait à la barre de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar pour homicide volontaire. Il a abrégé la vie de son chef de chantier quand celui-ci a refusé de lui payer son salaire. Ne s’arrêtant pas là, il l’a enseveli, s’est emparé de ses biens avant de quitter les lieux. Il risque la perpétuité.

Les faits pour lesquels le nommé Mohamed Diabang était à la barre de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar se sont déroulés en 2016. Pour défaut de payement de son salaire journalier, l’accusé avait eu une altercation avec son chef de chantier, Abdou Dione. Lors de la bagarre, il avait administré à ce dernier un violent coup de brique au niveau de la nuque. diminué par le coup, la victime s’affale et son bourreau l’achève avec trois coups de pelle. Et pour en finir définitivement, il l’enterre dans son lieu de travail avant de s’emparer de son téléphone portable et de sa pochette qui contenait 1500 francs.

Mardi, devant la barre de la chambre criminelle de Dakar, il a reconnu sans se faire prier les faits. Pour sa défense et dans l’optique de justifier son crime, il soutient qu’il avait peur car son chef était plus fort que lui. Tout de bleu vêtu, visage triste laissant apparaître sa barbe bien taillée, le prévenu a reconnu les faits sans ambages. « C’est vers 7 heures que mon chef m’a ordonné de faire entrer le ciment dans le bâtiment. Ce que j’ai fait en lui faisant savoir que j’avais besoin de mon argent. Il m’a répondu sur un ton assez sévère. Ce qui m’a fait penser qu’il n’allait jamais me payer », confie le prévenu.

Poursuivant son récit, il explique s’être battu avec la victime. « Il m’a donné un coup et j’ai compris qu’il était plus fort que moi. Par instinct de survie, j’ai attendu qu’il me tourne le dos pour l’assommer avec une brique. Et à l’aide d’une pelle, je lui ai administré des coups à la nuque à trois reprises. Je voulais m’assurer qu’il était bien mort. Après, j’ai creusé dans le chantier pour l’enterrer » confesse le maçon.

Devant ce récit glaçant, toute l’assistance est restée bouche bée. « Comment peux-tu tuer quelqu’un, creuser une tombe et l’enterrer dedans, tu prends de la drogue ? », demande le juge à l’accusé. Avant de lui faire remarquer qu’au moment de son arrestation, il ne présentait aucune cicatrice sur le corps. Ce qui montre que son adversaire ne l’a pas tabassé comme il le prétend. Face à ces interpellations, l’accusé a prétendu qu’il était pris de panique. dans ses observations, le substitut du procureur a soutenu que la mauvaise foi du prévenu ne souffre d’aucun doute. « Les faits sont constants parce que le prévenu a, lui-même, avoué qu’il voulait percevoir son dû. Et c’est au cours de cette discussion avec son chef de chantier que s’est produite une altercation entre eux », relève-t-il.

Montrant le cynisme de l’accusé et son sang-froid, le maître des poursuites a indiqué, parlant toujours de l’accusé, qu’ « il a expliqué s’être penché sur la victime et a pu constater qu’elle était vivante et qu’elle respirait. Il l’a achevée avec la pelle et a traîné le corps sans vie dans la tombe qu’il a soigneusement creusée pour lui ». Ce qui assoit, selon le ministère public, la thèse de l’homicide volontaire. Toutes choses qui font que le ministère public a requis la réclusion criminelle à perpétuité. Quant à la défense, elle a essayé de convaincre la cour que le meurtre était involontaire. Après avoir présenté ses condoléances à la famille du défunt, l’avocat de la défense explique le crime par la panique de son client tout en demandant à la cour de requalifier les faits en faisant une application bienveillante de la loi pénale à Mouhamed Diabang. Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour le 17 novembre.

Le Témoin

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

10 - Octobre - 2022

GUINÉE: LES DEMANDES DE LIBERTÉ INTRODUITES PAR MOUSSA DADIS CAMARA ET DE SON ANCIEN GARDE CORPS TOUMBA DIAKITÉ REJETÉES PAR LE JUGE

Les demandes de la défense de mise en liberté ou de placement en résidence surveillée de Moussa Dadis Camara et l’évacuation sanitaire de Aboubacar Sidiki...

07 - Octobre - 2022

Sitor Ndour reste en prison: La chambre d'accusation a confirmé l'ordonnance de rejet de sa demande de liberté provisoire par le juge d'instruction

Sitor Ndour, accusé de viol va rester en prison. En fait, la chambre d’accusation a confirmé l’ordonnance du juge d’instruction qui a rejeté la demande de...

07 - Octobre - 2022

Abdoulaye Daouda Diallo et Abdou Mbow victimes d'un accident de la circulation : Leur véhicule se renverse sur l'axe Bambèye-Diourbel

Abdoulaye Daouda Diallo, le ministre d'Etat, Directeur de Cabinet du chef de l'Etat et le député Abdou Mbow ont été victimes d'un accident de la circulation, hier soir....

07 - Octobre - 2022

Le Khalife général de Médina Baye aux leaders de YEWWI ASKAN WI: ''Vous êtes dans le coeur des gens''

Le Porte-parole de la délégation, Khalifa Sall a expliqué l'objet de cette visite en cette veille de Maouloud avant de solliciter des prières notamment pour l'entente...

06 - Octobre - 2022

Procès Kalifone Sall: Adja Thiaré ne sera pas à la barre, ce que son avocat envisage de proposer au juge

Le procès de Kalifone Sall, pour coups et blessures volontaires sur Adja Thiaré Diaw, doit se tenir aujourd'hui s'il n'y a pas un nouveau renvoi, après celui de lundi...