Le mouridisme : comme une évolution créatrice inspirante (Par Mafama Gueye)

15 - Octobre - 2019

Le mouridisme résonne aujourd’hui comme une évolution créatrice dans notre époque moderne et il a toujours résonné ainsi depuis son fondateur, le grand érudit Cheikh Ahmadou Bamba. Voie soufie, le mouridisme s’inscrit dans cette dynamique profonde qui caractérise même le soufisme qui est avant tout un mysticisme dont le but est la recherche de Dieu et son expression peut prendre des formes différentes car ça dépend de la confrérie soufie dans laquelle on est et les enseignements du Maitre en tête de cette confrérie mais peu importe les différences formelles des pratiques secrètes et des rites d’initiation le but reste le même, c’est la recherche de Dieu et la voie de Cheikh Ahmadou Bamba reste une voie privilégiée dans le soufisme en islam pour réaliser l’ascension spirituelle peu importe la provenance du disciple.
Ici, il sera non pas d’entrer dans l’orthodoxie mouride dont la profondeur échapperait surement mon entendement de simple disciple soufi mais de considérer toute cette philosophie de l’action qui est une dimension de haute facture dans le mouridisme et qui doit servir aujourd’hui de tremplin pour réaliser les plus grands projets de notre nation sénégalaise.
Cette dimension de l’action du « Jeuf », on la doit au grand disciple du Cheikh, celui qui est considéré comme la plus grande figure du mouridisme de par son attachement, son amour, son œuvre et son admiration vis-à-vis de Cheikh Ahmadou Bamba, il s’agit bien de celui-là qui a jeté les bases de la conduite d’un disciple mouride exemplaire Mame Cheikh Ibrahima Fall. Sans rappeler le contexte historique de sa rencontre avec Cheikh Ahmadou Bamba, on se limitera juste à revenir sur son attitude en tant que disciple qui a trouvé la voie dont il a longtemps cherché et qu’il n’a trouvé autre part ailleurs que chez celui qui fut et reste « Khadimou Rassoul ». IL se donna entièrement à son maitre en suivant à la lettre les recommandations du Maitre et en œuvrant sans relâche, sans cesse pour le Maitre sur des projets d’une grande envergure. Si le travail est un principe fondamental dans le mouridisme c’est parce qu’il a été prôné et érigé en pratique spirituelle par Cheikh Ibrahima Fall qui au-delà de l’effort physique considérait le travail comme une réalisation de soi-même qui sert certes au corps mais à l’esprit également. Ici, le travail intense qu’il soit, n’est pas un asservissement comme l’aurait pensé Marx, mais un acte de foi qui élève le disciple dans une dimension spirituelle dans laquelle le disciple se sent heureux et libéré des vicissitudes du monde et de la vie car être au service d’un homme de Dieu c’est être au service de Dieu et quiconque se met au service de Dieu sera béni comme les anges qui sont en permanence au service de Dieu.
C’est cette tradition qui se perpétue toujours, cette tradition qui consiste à réaliser les plus ambitieux projets du Maitre sans se lamenter, sans faire aucun commentaire, sans avoir aucune arrière-pensée car ce qui s’accomplit dans un acte de foi ne doit pas souffrir de questionnements, ni de doute. Le Maitre étant éclairé n’exhorte ses disciples que dans la voie du salut. Il ne les demande à réaliser que des projets dont ils seront eux-mêmes les premiers à en bénéficiers car le Maitre ne fait que passer les recommandations divines et celles-ci sont toujours pour l’intérêt des fidèles. Cet engagement des disciples pour l’accomplissement des aspirations les plus profondes du Maitre est le garant d’un progrès sans arrêt, c’est cela qui met la société dans une évolution créatrice.
C’est cette attitude mue par la foi et la solidarité commune qui doit inspirer toute notre nation pour que l’émergence que nous aspirons puisse être une réalité quotidienne.
Evoluer et Créer, voilà me semble-t-il la grande leçon que nous a appris le mouridisme aujourd’hui pour sortir de notre pétrification et réaliser notre idéal dans la réciprocité. L’action collective sans discrimination sans querelle voilà ce à quoi nous invite aujourd’hui le mouridisme qui se veut au-delà de la voie spirituelle qu’il est, un modèle de projet qui peut porter des perspectives politiques qui s’accommodent dans les valeurs de la vertu et de la droiture. Aucune nation ne s’est construite seulement par son élite politique, elle est toujours construite par tous dans un élan de solidarité et de patriotisme.
Le mouridisme peut et doit nous inspirer aujourd’hui pour sortir de notre situation économique chaotique. Chacun peu importe son appartenance confrérique se doit de cultiver cette dimension de l’action au sens d’un devoir, d’une redevabilité gratuite qu’on doit à la nation toute entière. Cette façon de servir à la nation sans rien attendre de retour, ce don de soi comme acte de foi à l’égard du peuple, comme un impératif catégorique vis à de son pays doit animer à la fois le cœur et l’esprit de chaque citoyen.
Il est un immense plaisir et honneur qu’on puisse trouver aujourd’hui un chemin dans notre pays, chez un homme de Dieu de notre pays qui a tant donné pour son pays et qui ne cesse de donner à son pays et c’est de le rendre hommage que de suivre le chemin qu’il nous a inspiré avec humilité et intelligence.
Par l’inspiration mouride, nous pouvons réaliser notre rêve, le rêve de nos enfants et c’est simple, c’est travailler en synergie dans la solidarité.

Mafama Gueye

Commentaires
2 commentaires
Auteur : Posté le : 15/10/2019 à 19h13

Merci beaucoup Mafama pour ce bel article sur le mouridisme. Yallah naniou Yallah Fayal kou Tèd ki, Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul radi Allah anhu

Auteur : Posté le : 15/10/2019 à 18h02
(3/5)

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