LE PARTI SOCIALISTE FACE À L'HISTOIRE (Par Diabira Sikhou )
Les défis et les enjeux sont de taille aujourd'hui au Sénégal.
Tout Sénégalais conscient et soucieux du devenir du pays et du peuple sait qu'il faut faire quelque chose aussi bien pour le pays que pour les organisations politiques dites classiques telles que le PS.
Le Sénégal fait face à des défis sécuritaires, économiques et sociaux. Tous les partis politiques sont interpellés et doivent apporter des réponses concrètes et plausibles face aux menaces qui nous guettent. Et pendant que toutes les autres organisations politiques s’organisent et s’activent afin de faire face, nous nous demandons ce que fait le PS au lendemain des élections qui ont hissé le Président Diomaye à la tête du pays. Le PS a-t-il oublié que même la Constitution du Sénégal lui a assigné une mission d’éducation à la citoyenneté ?
Le PS s’est aujourd’hui fourvoyé dans cette mission en n’arrivant plus à se réinventer et poursuivre sa mission face aux nouveaux enjeux de notre société. Alors qu'il ne semble plus exister de solution miracles aux grands problèmes économiques et sociaux du fait des crises en tous genres que notre monde traverse, le PS semble avoir perdu l’organisation et la méthode qui la caractérisait en optant délibérément sur un conservatisme qui ne fait que l’éloigner du cœur des sénégalais esquivant ainsi le rôle d’alternative qu’il aurait pu jouer. On ne cesse de le dire, le PS regorge de talents et de valeurs sûres : sa jeunesse.
La jeunesse socialiste peut offrir cette alternative crédible aux militants et sympathisants qui de plus en plus sont critiques ou dubitatifs sur la capacité des personnes qui dirigent les instances du parti aujourd'hui.
Face à cette situation, le parti socialiste a la lourde responsabilité d'honorer le rêve des grands hommes. Les volontés de Senghor ou Tanor Dieng de faire du Sénégal un pays du bon vivre ensemble ne semblent pas pouvoir se perpétuer sans aucune déclinaison claire d’une vision renouvelée et à cheval sur les questions de l’heure de la classe qui dirige actuellement le parti.
Aujourd'hui, le peuple sénégalais attend de notre Parti une réactualisation de son logiciel de pensée. Le PS doit réagir en affichant une ambition claire, de manière concrète pour reconquérir les bases et le cœur des Sénégalais. En prenant fait et cause pour les intérêts du peuple d’en bas : le paysan, la femme, les enfants, le marchand ambulant…
Tanor Dieng disait que « le Sénégal n'a pas besoin de messie juste des hommes engagés et désintéressés pour se développer ». Pourquoi le PS ne traduirait-il pas ces paroles en actes en allant à la rencontre des couches qu’il est censé défendre ?
Cela commence par ne plus être une structure à la solde d’un Benno Bokk Yakkar mourant et vomi par les Sénégalais, ou d’un éventuel repositionnement du Candidat malheureux de cette coalition, Amadou Bâ qui semble vouloir incarner la nouvelle opposition. Le PS doit quitter et tracer son propre chemin en faisant confiance à ces forces internes au lieu de voir une classe dirigeante dont l’objectif principal est de bénéficier de certains privilèges sans jamais pouvoir réaliser une seule avancée sociale pour leur base. Le PS est en train de déshonorer la mémoire de ses grands hommes.
Nous appelons à la responsabilité de tous les militants surtout les jeunes, afin qu'ils prennent leur destin en main pour faire changer les choses dans une solidarité agissante intergénérationnelle. Nous ne voulons plus que les décisions qui concernent l’avenir de la jeunesse soient prises par des individus qui sont au crépuscule de leur vie.
Si le Parti socialiste a besoin de tous ses militants, peu importe leur âge, il a encore plus besoin de ses sages comme conseillers et pas comme facteur bloquant des aspirations nouvelles de notre société. Aux plus anciens, nous appelons à la générosité pour une alternance générationnelle à tous les niveaux du Parti Socialiste.
Aujourd'hui ce n'est pas le parti socialiste qui a perdu sa crédibilité aux yeux des sénégalais, c’est son organisation verticale qui pose problème.
Les dirigeants ne sont plus écoutés par les Sénégalais qui ont une mauvaise image d'eux.
Il faut apporter du sang neuf, faire confiance à cette jeunesse qui a tous les atouts pour relever tous les défis du moment.
Diabira Sikhou
Parti socialiste Sénégal France