Le prix Nobel de littérature pour la poète américaine Louise Glück
Bien plus encore que d'autres années, le Nobel de littérature était très difficile à prédire cette année. Et contre toute attente, il a été décerné ce jeudi à la poéte américaine Louise Glück, déjà auréolée d'un prix Pulitzer en 1993 pour son recueil « The Wild Iris ».
Elle est couronnée « pour sa voix poétique caractéristique, qui avec sa beauté austère rend l'existence individuelle universelle », a annoncé l'Académie suédoise en décernant le prix.
Plusieurs Français semblaient en lice, et Maryse Condé comptait notamment parmi les favoris des sites de pari en ligne, Michel Houellebecq, parmi ceux des critiques littéraires. Conjectures que tout cela : la liste des « nommés » ne sera de toute façon dévoilée que dans cinquante ans.
Une image à redorer
Tout doucement, avec la discrétion qui sied aux atmosphères feutrées, l'Académie suédoise espère tourner la page d'une période particulièrement troublée. Fin 2017, en plein scandale « MeToo », ses membres ne s'étaient pas entendus sur la manière de gérer les accusations visant Jean-Claude Arnault, époux d'une académicienne et personnalité influente de la scène culturelle suédoise. Arnault a depuis été condamné pour viol; l'affaire avait jeté une lumière crue sur les coulisses de l'académie. Décision avait été prise de ne pas donner de prix en 2018. En récompensant l'an dernier l'écrivain autrichien Peter Handke, aux sulfureuses positions pro-Milosevic, le jury mieux assumé la polémique, défendant l'œuvre plus que l'homme.