Le Sénégal, notre cher pays, à la croisée des chemins (Wagane Faye)

20 - Mai - 2020

Notre pays, semble-t-il, est en train de négocier, au plan politique, un virage. Souhaitons que ce ne soit une voie sans issue.
Une réelle émancipation de l'encadrement de la démocratie participative peut être entravée au vu de certaines pratiques. En cause la culture de parti unique et de parti État, le recours à la coalition et l'institutionnalisation du présidentialisme intégral au plan de l'exercice du pouvoir Exécutif.
La pratique de la démocratie délibérative s'évalue dans une Nation qui parvient à respecter l'équilibre des pouvoirs. En observant, de manière effective, la règle de la séparation des pouvoirs.
S'y ajoute l'état de la Nation où le développement avance de manière timide. Avec, en bandoulière, un social régressif et une gouvernance qui s'éloigne de toute orthodoxie.
Demain reste problématique dans une Nation où 80% de la population générale n'a pas trente ans. Et, que seul 20% de la population active travaille.
Interrogeons-nous sur l'avenir et le devenir de l'État, de la République et de la Nation.
Le non État se précise, l'escalade du délitement de l'autorité de l'État s'effectue à une vitesse rare. Et la déconfiture méthodique de l'ordre social national s'opère sans mesure. En réalité l'offre de gouvernance continue de ne pas bien intégrer l'essence de la demande nationale. C'est-à-dire un financement adéquat de la politique inhérente à l'amélioration de l'accès aux services sociaux de base. La demande citoyenne nationale a quitté l'illogisme idéologique. Car les populations ne croient plus à ces théoriciens qui s'engagent, toujours, à concrétiser des utopies sans fin.
Le mix idéologique conçu au Sénégal depuis 1970 a prospéré. Sans accélérer, à la fois, l'émancipation économique et l'essor d'un social collectif national.
Cependant le peuple accepte de faire preuve de patriotisme ouvert tout en restant dans un nationalisme non étriqué. Bien que la gabegie continue sa progression.
En fait l'État marche sans tableau de bord, mais le peuple encadre avec rigueur l'enjeu de la responsabilité citoyenne.
Certes le Sénégal a traversé la colonisation, l'État Arachide, l'État Business et s'engage dans le début de l'État Gaz Pétrole. Mais il importe, maintenant, de s'interroger sur demain parce que " l'association du cavalier et du cheval " persiste. Et confirme le fait que la colonisation demeure. Et risque de se consolider sans limite et sans aléas
Certains invoquent toujours l'émergence. En oubliant que cette préconisation reste un épouvantail qui nous garde encore dans l'hégémonisme conçu et entretenu par les puissances d'argent. Ces puissances qui, en somme, cherchent à garder l'Afrique dans une nuit d'encre sans aube.
D'ailleurs l'autodétermination, l'indépendance, l'État de droit, la démocratie et l'émergence demeurent des utopies difficiles à concrétiser.
Le Sénégal, depuis Faidherbe, reste encadré tout comme un département de la France.
On peut, un instant, s'arrêter sur
* Le diktat colonial en Afrique
* Les drames continus de l'exploitation de l'homme africain par l'autre homme
* Les effets de l'arriération du continent africain.
Mais la priorité reste la transcendance de tous ces drames continus et leurs effets.
L'enjeu en responsabilité et en éthique de la politique extérieur e du Sénégal dépasse, naturellement, la diplomatie de Tocqueville et le génie pernicieux de Kissinger en relations extérieures.
Le XXIème siècle va, malheureusement, inaugurer le diktat de l'extrémisme devenu l'idéologie des savants du profit et du mercantilisme. En somme notre praxis reste féconde. Parce que les viols de correction subis par notre Nation entre le XVIIème et ce début du XXIème siècle ont édifié notre peuple. Ce peuple qui négocie, jusqu'ici, une transition plus longue qu'une nuit sans aube. Évitons le Tribunal de l'Histoire dès lors que le peuple du Sénégal connaît, aujourd'hui, ses détracteurs et ses prédateurs.

Wagane Faye

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