Les 16 suspects du massacre de la forêt de Boffa Bayottes ramenés à Ziguinchor

26 - Décembre - 2019

Après presque deux années d’absence, les présumés auteurs du massacre de la foret des Baïllottes sont de retour. Les 16 prisonniers transférés à la prison centrale de Dakar et au camp pénal ont été ramenés cette nuit au bercail. Ils ont été rapatriés discrètement et réinstallés dans des chambres de la prison de Ziguinchor.

Ils sont 16. Seize personnes arrêtées dans le cadre de l’enquête ouverte par la Section de recherches de la gendarmerie nationale, suite au massacre perpétré le 6 janvier 2018, et maintenues en détention préventive par le juge d’instruction. Incarcérés un temps à la maison d’arrêt de Ziguinchor, ces détenus avaient été transférés à Dakar sans même que le juge instructeur ne puisse se pencher sur leurs dossiers. Et depuis que la psychose, suscitée par la vague d’arrestation opérée par les gendarmes, s’est estompée, un calme plat a été noté dans la gestion du dossier des prévenus Oumar Ampoï Bodian et compagnie.

A en croire des sources judiciaires de Kewoulo, « les suspects emprisonnées dans le cadre de la tuerie de Boffa et transférées à Dakar ont été ramenées, discrètement, hier nuit à Ziguinchor. Et pour le moment nous ne savons pas ce qui va se passer. » Alors qu’on tend inéluctablement, vers le second anniversaire de ce massacre qui a fait 15 morts parmi les coupeurs de bois, la justice semble, elle, marquer le pas. A défaut de présenter les tueurs et leurs armes à l’opinion, elle ne s’est contentée que de présumés « planificateurs » dont la culpabilité n’a jamais été établie par des preuves matérielles irréfutables.

Après une première audition de quelques détenus par le juge d’instruction, les personnes présentées comme les cerveaux et planificateurs de cette tuerie n’ont pas eu l’opportunité de rencontrer le magistrat instructeur. Et, alors que c’est le juge Benjelloun qui avait hérité de ce dossier le plus important du pays -depuis plusieurs années et que sa familiarité avec le dossier est nécessaire pour l’éclatement de la vérité-, le magistrat a été changé. Il a été de même pour le procureur de la République, Abdoulaye Sylla, et la presque totalité des chefs de services, de Ziguinchor, cités par le fameux communiqué incendiaire du MFDC qui a pointé du doigt l’existence d’une mafia du bois à laquelle ils auraient tous appartenu.

Pour rappel, c’est à cause de ce communiqué, dont les enquêteurs ont attribué la paternité à René Capain Bassène, que la presse a fait passer le journaliste d’investigation, aux yeux de l’opinion, comme l’intellectuel du MFDC. Pour sa part, en garde à vue à la compagnie de gendarmerie de Néma comme en détention préventive, le journaliste a nié être l’auteur de ces écrits. Avec le retour de ce groupe de Dakar on va, dans les heures à venir, assister soit à une remise collective en liberté. Soit à un vrai démarrage des auditions dans le fond devant le cabinet du nouveau juge instructeur.

sources: kewoulo

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